oshy_20042015_Dee_BlooIl est de notoriété publique que les chroniqueurs ne sont que des bons à rien, des musiciens frustrés souvent à peine capable d’aligner trois phrases. Et puis ce sont des vendus, ils ont donné leurs âmes aux labels et de sacrés paresseux par-dessus le marché. Ce premier album de nos compatriotes de DEER BLOOD va être, pour moi, un bon moyen de confirmer la véracité de tous ces clichés.

Premier défaut donc, la paresse. Voici donc la biographie du groupe honteusement recopier de leur page Facebook avec à peine quelques modifications et reformulations histoire de faire illusion. DEER BLOOD est un groupe de trash métal français créé en 2011 sous l’impulsion du chanteur et guitariste Alexandre Bourret. Pour mener à bien son ambition de proposer une musique nourrit aux seins des maitres du genre (METALLICA, SLAYER, EXODUS, PANTERA), il s’entoure d’une fine équipe pour former le quatuor DEER BLOOD. Et oui bande d’alcooliques, le nom s’avère bel et bien être un hommage à Jägermeister (le groupe ne peut donc pas avoir un mauvais fond). Les franciliens déploient leur plein potentiel sur scène mais il fallait bien pouvoir se présenter au public à travers un album. C’est voici chose faite avec ce Devolution.

Le quatuor n’a jamais ses influences et revendique le projet d’invoquer devant nos yeux ébahis l’âge d’or du thrash. Les plus esthètes d’entre vous penseront alors aux années 80 et ils n’auront pas forcément tort. DEER BLOOD reprend les ingrédients de base de la recette et tente de les apprêter à la sauce 2015. Donc si vous êtes amateurs, vous aurez ici votre compte de riffs tranchants, acérés au possible, de grosses rythmiques menées tambour battant par une batterie infernale et une basse ronflante à souhait. Ajoutez à cela un chant clair agressif, rapide asséné avec fougue et colère et vous obtiendrez une belle idée de l’expérience de votre passage dans l’essoreuse Devolution. Vous allez être secoué encore et encore et le pire reste que vous risquez d’en redemander. Les franciliens ne tentent pas de réinventer la roue mais ils font preuve d’une belle application pour pondre des titres bourrés d’énergie, une belle dose d’adrénaline qui parlera à la partie reptilienne de votre cerveau. Renoncez à trop « intellectualiser » cette musique, les tripes doivent ici parler.

La majorité des titres sont plutôt resserrés autour des trois ou quatre minutes et vont directement à l’essentiel sans guimauve ni fioritures inutiles. Les claviers et les boucles électro sont ici persona non grata, chant, guitares, basse, batterie, point barre. Quand DEER BLOOD prend le risque d’allonger la sauce comme sur « Bushmaster » ou « Scared to the Bone » la mayonnaise prend moins et l’efficacité de la musique souffre de longueurs inutiles. L’approche directe et compacte sied bien mieux aux thrash. Alexandre Bourret s’en sort avec les honneurs derrière le micro même si son chant manque de variété à la longue. Il y a encore une grande marge de progression de ce côté-là. Signalons le bonus intéressant de ce disque, les plages 10 à 13 (en ghost tracks) rassemblent les versions remasterisées de l’EP The Killing Engine enregistré en 2012. Belle initiative.

Amateurs de thrash, vous en aurez pour votre argent avec Devolution de DEER BLOOD. A l’image de la pochette, simple, appliquée et professionnelle, les vézéens ne révolutionnent pas le genre mais ils ont travaillé sérieusement. La marchandise attendue est livrée et cela devrait bastonner sévère sur scène. Maintenant commence le plus dur, se forger un son et un caractère plus affirmé, sortir de l’ombre des grands anciens…

Oshyrya (07/10)

 

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Autoproduction / 2015

Tracklist (57:13 mn) 01. Bushmaster 02. Devolution 03. Born Strong Live Young Die Hard Born Again 04. Altar of Lies 05. Trapped Inside 06. Open Letter of Rage 07. Means to an End 08. War of the Roses 09. Scared to the Bone