Fear-Factory_GenexusFear Factory c'est d'abord un son, unique et reconnaissable entre tous. Une marque de fabrique que peu de groupes possèdent à un tel niveau. Et on sait avant même de se lancer dans l'écoute du neuvième album studio du groupe de metal industriel à quoi s'attendre. Quand on associe Rhys Fulber et Andy Sneap on sait aussi qu'on aura un son en béton à l'arrivée. Et ça se confirme dès le titre qui ouvre l'album. Le percutant" Autonomous Combat System "  qui résume à lui seul les forces et faibleses de l'album et du groupe.

On retrouve un Fear Factory mordant qui délivre quelques claques bien senties, dans une veine somme toute classique et sans grande surprise. Si l'on est fan absolu du groupe (jusqu'à avaler sans rechigner la pilure amère du faux pas de Transgression), cet album est jouissif. On se retrouve en terrain connu, au fond le groupe ne prend pas de risques inutiles et revisite les albums qui ont fait sa renommé.

Si l'on apprécie le groupe plus que de raison, à l'image d'un fan d'AC / DC ou Slayer, cela ne devrait poser aucun inconvénient majeur. Pour d'autres cette absence de nouveauté sera sans doute aussi agaçante et lassante que pour les autres groupes, dans ce cas contentez vous de Demanufacture et Digimortal et Osbolete et passez vous de cet effort. De mon point de vue, Fear Factory ayant une recette unique en son genre ça ne me dérange pas le moins du monde. Pour en revenir à cet opus, Fear factory pioche habilement dans le meilleur de sa discographie. Un " Protomech " pourrait être sorti de Demanufacture ou Obsolete, au délà de la filiation évidente, il faut reconnaitre au titre une force de frappe redoutable.

Le groupe se cantonne sans doute à une recette dont les principaux ingrédients ne changent pas, mais au moins il évite l'autoparodie. On a, au détour des morceaux, quelques changements subtils, le batteur Mike Heller ne se contente pas de matraquage synthétisé à l'extrème, certains morceaux dévoilent une batterie au son organique qui s'insère bien dans la machinerie, notamment sur "Dielectric". La section rythmique se fait encore plus lourde et écrasante sur le très accrocheur " Soul Hacker", qui détonne avec une tentative de solo qui ne devrait pas rester dans les annales. Fear Factory pioche aussi du côté de Digimortal, avec le très abordable " Church Of Execution ". Alors que nombre d'albums s'essouflent au fil des compos, faute de jus, Fear factory délivre ses compos les plus lumineuses en fin de parcours. Le contraste se ressent à partir de  "Regenerate ", suivi d''un énergique " Battle For Utopia", agrémenté de vocalises et de claviers aux tons plus légers que le pilonnage du début de l'album. La conclusion en forme de ballade industrielle, devrait sans doute soulever des haut le coeur aux réfractaires amateurs de brutalité sans merci, pourtant l'atmosphère qui se dégage du titre ne fait pas tâche dans le paysage. C'est une sortie en douceur pour un album qui peut figurer en bonne place dans la discographie du groupe. Genexus illustre bien le regain de forme et d'inspiration de Fear Factory qui passe bien le quart de siècle. 

Hamster (08/10)

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Nuclear Blast Records / 2015

Tracklist (47:55)

1. Autonomous Combat System 2. Anodized 3. Dielectric 4. Soul Hacker 5. Protomech 6. Genexus 7. Church of Execution 8. Regenerate 9. Battle for Utopia 10. Expiration Date