Vous vous souvenez qu’on se demandait tous où était passé le son de Behemoth quand ils ont sortis The Satanist ? On s’était tous regardés comme des cons, incrédules. Les gars, vous inquiétez pas, on l’a retrouvé : c’est George Kollias qui a mis la main dessus et qui a pondu un album qui aurait pu s’intégrer parfaitement dans la discographie de Behemoth si Nergal avait assuré les parties de chant.

Au programme donc, un Death avec quelques relents de Black Metal, le tout baigné par une ambiance épique as fuck. En même temps, avec le CV du gaillard et son passage chez Nile, on s’attendait à ce qu’il soit en mesure à tisser une ambiance, mais ça fait toujours son petit effet. C’est costaud, c’est ambitieux, la prod fait mouche sans coller au mur, les compos sont efficaces en diable… mais ce n’est « que du » Behemoth-like époque Demigod – The Apostasy – Evangelion. Celui qui niera une filiation / ressemblance dérangeante entre les œuvres de Nergal et Invictus est soit sourd, soit malhonnête. Et pourtant, alors que j’ai tendance à conchier tous les groupes qui singent les grands du genre, je n’en veux pas à mister (spice di) Kollias.

Tout d’abord parce que le bonhomme, à lui tout seul, a démontré qu’il n’était pas seulement un bon batteur, mais aussi et surtout un bon musicien tout court. Le boulot abattu ici est impressionnant. Certaines compos ont beau être plus longues, elles ne perdent pas en intensité, et ce pendant tout l’album. Pas un seul vrai coup de mou, mais une galette homogène et bien née.

Et puis, finalement, George Kollias vient s’engouffrer dans le vide créé par l’évolution musicale de Behemoth. Nergal ayant pris un cap différent, George risque bien de récupérer une partie des fans déçus par The Satanist. Moi, par exemple. Alors, Invictus vaut-il The Apostasy ou Evangelion ? Non. Le seul point faible de l’album, selon moi, est le chant, un peu trop linéaire et un peu faiblard. Je paierais cher pour voir ce groupe sur scène avec un Nergal en pleine forme derrière le micro.

Fans de Behemoth, George Kollias vous a compris. Son Death épique mâtiné de Black vaut le détour, non pas par son originalité, mais par une efficacité déconcertante. Une des meilleures surprises de l’année.

Mister Porn (8,5/10)

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Season Of Mist Records / 2015
Tracklist (xx:xx) 1. Echoes of Divinity 2. Invictus 3. The Passage 4. Aeons of Burning Galaxies 5. Shall Rise/Shall Be Dead 6. Voices 7. Treasures of Nemesis 8. Apocalypse 9. Epitaph 10. Through Empty Eyes of Light 11. Buried under the Flames