oshy_29032015_HeidevoHEIDEVOLK est l’un des groupes les plus fidèles au label Napalm Records. Ce dernier prend plus de plus en plus d’ampleur depuis quelques années, multipliant les signatures et donnant l’impression de vouloir concurrencer Nuclear Blast. Ils étoffent à toute vitesse leur catalogue et soutiennent les néerlandais depuis leurs débuts, l’album De strijdlust is geboren publié en 2005. Et voici que les bataves proposent leur cinquième opus, Velua. La recette pagan folk métal n’a pas changé depuis le début, HEIDEVOLK possède l’originalité peu commune de chanter en néerlandais. Ce n’est pas vraiment gênant (même si cela s’avère souvent peu mélodieux), cohérent de la démarche du groupe, leurs chansons étant surtout inspirées de la nature, de l'histoire de la province de Gueldre, et de la mythologie germanique. Malgré cette caractéristique particulière, il faut bien avouer que nos amis ne nous ont pas vraiment convaincus ces dernières années, que ce soit avec Batavi (chronique ici) en 2012 ou encore Uit Oude Grond (chronique ) en 2010. Espérons que les choses changent avec celui-ci.

La Veluwe, région naturelle principalement forestière de la province néerlandaise de Gueldre, sert de cadre pour Velua. Utilisant ces paysages naturels comme décor, HEIDEVOLK construit sous nos yeux une histoire mythique et inquiétante remplie de fantômes, gobelins et brigands. S’aventurer sur ce terrain sera à vos risques et périls. Le premier contact avec cet album est pourtant plutôt une bonne surprise. « Winter woede » est une première chanson assez séduisante, solide, entraînante et avec une belle dose de puissance sous le pied. Le chant en chœur fait des merveilles et apporte un côté vraiment entrainant malgré les guitares tranchantes et agressives en fond sonore. L’utilisation du néerlandais passe toute seule sans que cela ne choque à un moment où un autre. Il est agréable de constater que HEIDEVOLK sait aussi faire dans le subtil alors qu’il souffrait de cette image de groupe un peu bourrin et sans âme. Les touches extrêmes sont bien toujours là avec une alternance dans les types de chant, cela donne une belle énergie à l’ensemble.

Les bonnes intentions démontrées sur la première chanson se poursuivent par la suite avec quelques très jolis moments sur « Herboren in vlammen » puis « Urth ». Kevin et Reamon, la paire de guitaristes, se font visiblement plaisir et se plaisent à tisser une belle étoffe sous nos yeux, que ce soit en rythmiques ou via de solides soli. La parties plus folk n’est pas oubliée et vient efficacement compléter la dimension purement métal. Ainsi les différentes orchestrations de cordes sur « Urth » épaississent le propos et donne de l’ampleur, du caractère aux différentes chansons. Les bataves ont eu la bonne idée de canaliser leurs ardeurs via des compositions courtes et resserrées entre quatre et cinq minutes. Ils peuvent ainsi beaucoup plus librement s’expliquer et évite de se perdre inutilement dans de longues conjectures un peu stériles. Malgré toutes ces qualités, une petite lassitude finira par s’installer sur la fin du disque avec un dernier tiers de Velua un peu moins fort et convaincant.

Ne boudons pas notre plaisir et affirmons avec force que ce Velua constitue une vraie bonne surprise après deux précédents albums plus en demi-teinte. HEIDEVOLK a fait du bon travail et pourra ravir tous les fans de pagan folk. Bien qu’inventée sous le règne de Louis XIV, la sauce hollandaise reste tout à fait d’actualité et fait chanter nos papilles en 2015 grâce à Velua.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Napalm Records / 2015

Tracklist (56:19 mn) 01. Winter woede 02. Herboren in vlammen 03. Urth 04. De hallen van mijn vaderen 05. De vervloekte jacht 06. Het dwalende licht 07. Drankgelag 08. Velua 09. Een met de storm 10. Richting de wievenbelter 11. In het diepst der nacht 12. Vinland