1. Avant de commencer et afin de faire plus ample connaissance, peux tu te présenter aux lecteurs de Metalchroniques et nous expliquer le rapport que tu as avec notre courant musical ? Exemples : La pratique d'un instrument ? Comment êtes-vous venus à la musique ? A quelle période de votre vie personnelle ? Depuis combien de temps vous en écoutez ? Vos styles de prédilections ? Quelle est votre implication au sein de la scène Metal  (autre que l'activité au sein de votre groupe) et la musique en général (si il y en a) ?
Aurélien (chant lead) : Large question ! J'ai toujours écouté de la musique, aussi longtemps que je me souvienne. Il paraît que j'adorais l'Ave Maria de Schubert quand j'avais deux ans. Durant mon enfance c'était chanson française à texte chez ma mère (Brel, Ferré, Ferrat, Renaud…), jazz/gospel chez mon père, plus classique chez les deux. De mon côté j'ai découvert le rap avec Prose Combat de Mc Solaar et ça m'a énormément marqué. J'ai commencé à pratiquer le chant à partir de la sixième – j'étais alto dans la chorale de mon collège – et je n'ai jamais arrêté depuis. J'ai découvert le métal au collège via un ami qui m'a fait découvrir Iron Maiden et Manowar. Ensuite j'ai creusé dans le heavy et le power (Angra, Stratovarius, Helloween et autre trucs gays) avant de découvrir Machine Head, Korn, SOAD et Slayer via un autre ami. Et là ma vie a changé… entre autres parce que j'ai capté que c'était beaucoup plus facile pour moi de faire du Robb Flynn avec ma voix que du Andre Matos. En parallèle j'ai découvert Dream Theater avec Scenes From A Memory qui a été une énorme claque, et du coup mes deux styles préfères étaient le néo-métal et le métal progressif. Donc l'envie de faire du néo-metal progressif m'est venue assez naturellement. Mes dernières influences marquantes en termes de chant sont Poun de Black Bomb A et Julien Cassarino de Psykup, qui m'ont énormément influencé pour les divers registres hurlés. Quant à mon implication dans la scène métal, j'ai fondé le webzine Les Éternels en 2007 et j'ai quitté sa direction en 2011.


Alexandre (basse) : Mon rapport à la musique et mon évolution en son sein est fait de claques prises en pleine face. J'ai été élevé au classique et à Maxime Le Forestier ; et j'ai fait deux ans de conservatoire au piano entre 6 et 8 ans. Puis je me suis pris Doc Gynéco en pleine tronche, pif, Louise Attaque, paf. Ma plus grosse patate a été la découverte du métal : un après midi chez un pote, début de 3e "Tiens, c'est ce que j'écoute en ce moment." :  Cannibal Corpse, Gallery of Suicide. BAM ! J'ai commencé à jouer de la guitare et à décortiquer les instrumentations de la musique que j'écoutais. Pendant longtemps, je n'ai écouté que du gros métal qui tache, je ne considérais pas la basse, voire me questionnait sur l’intérêt de cet instrument. Jusqu'au jour ou j'ai rencontré CE pote de fac ; un mois plus tard, j'achetais une basse ! Après il y a eu d'autres claques : John Zorn, Gâtechien, Shai Maestro récemment,… qui m'ont façonné et font qu'aujourd'hui je suis l'heureux bassiste de Human Vacuum, et que j'aimerais bien faire du jazz également. J'ai été chroniqueur chez Soil Chronicles pendant quelques années, j'ai même un peu aidé à sa sortie de terre. Mais maintenant c'est fini, je laisse faire les gens qui savent écrire.


Baptiste (guitare, chant, programmation) : Alors, déjà niveau musique, j'ai commencé avec le violon dès l'âge de six ans, en me farcissant le conservatoire pendant une dizaine d'années, et me suis mis en autodidacte à la guitare durant le collège, puis ai eu ma première guitare électrique au lycée vu que ça pouvait se brancher dans un ampli, que sur un ampli on peut mettre de la disto et ça tombait bien, j'aimais bien ça les guitares avec de la distorsion, un peu comme chez Mark Knopfler (mon Papa aime beaucoup Mark Knopfler. Ma maman c'est plus les Beatles) mais en moins vieux monsieur. Puis entretemps un copain en classe de 6è m'avait fait découvrir Rhapsody et ça collait bien avec mes lectures de bouquins de fantasy. Au début du collège, je suis tombé dans la composition sur ordinateur, n'en suis jamais ressorti et vers la fin du collège, j'ai découvert la scène extrême, avec une préférence pour le black metal, avant de découvrir réellement le néo avec Limp Bizkit, dont le guitariste Wes Borland s'est vite imposé à mes yeux comme une référence en terme de jeu personnel. Je n'ai pas tellement de style de prédilection, là par exemple, tout en répondant, j'écoute à fond Florence + The Machine, parce que c'est super bien. Mais mon groupe préféré reste Indochine. Dans le cadre du metal en dehors de Human Vacuum, j'ai été chroniqueur chez Les Éternels durant quelques années et sinon je compose dans le projet öOoOoOoOoOo avec Asphodel au chant (qui avant était dans Pin-Up Went Down et chante sur le prochain album de Penumbra).


Wojtek (batterie) : Petit, j'ai été nourri à grosses louches de Beatles (merci frérot !) 4 ans de piano pour faire plaisir aux parents (mais j'aimais bien en fait). Enfin mes 14 ans arrivent, mes hormones se réveillent, je troque 10 doigts contre 2 baguettes, je garde mes pieds sur des pédales, transition en douceur, moins pour mes parents, je m'exile au sous-sol. Après quoi j'apprends sur le tas, je prends tous les CD et K7 qui me passent sous le nez (rock/funk/post-rock), et je joue par dessus en essayant de faire pareil… Je me suis mis au métal début 2000, en découvrant SOAD, Papa Roach, Limp Bizkit, Incubus, 311 (merci les amis de Newborn)


2.  Quelle a été la genèse de HUMAN VACUUM ? Comment  vous êtes vous rencontré ?  Vous pouvez  aussi en profiter pour vous présenter et nous dire les rôles respectifs de chacun au sein du groupe.
Aurel : J'ai fondé le groupe avec la bassiste originelle Alexandra en 2009. Nous étions collègues et nous faisions des reprises acoustiques, jusqu'au moment où nous avons capté que nous voulions tous les deux faire du métal. J'ai recruté Wojtek (notre batteur) via le taf, sa compagne était une collègue à Alexandra et moi. Baptiste était chroniqueur pour les Éternels et je savais qu'il avait des goûts très éclectiques, on se retrouvait pas mal sur nos analyses musicales et j'ai eu envie de travailler avec lui. Alexandra a ensuite quitté le groupe pour raisons perso et a été remplacée par Olivier (qui joue sur l'album), qui a lui-même quitté le groupe pour raisons perso avant d'être remplacé par Alexandre. Au niveau des rôles dans le groupe, j'assume la fonction de dictateur non-musical : en gros je fouette les gens pour faire avancer le projet. Je suis celui qui a les dents qui rayent le parquet, qui veut jouer à Bercy, devenir une star et me vautrer dans des montagnes de coke. Du coup je fais souffrir les autres pour arriver à ça ! En termes de composition Baptiste et moi apportons le plus de matériel brut mais nous n'avons pas une position privilégiée pour autant : la règle dans HV est que chaque plan doit être validé par tous, sans exception. Donc si j'amène un riff ou un pattern de batterie et qu'il ne plaît pas ne serait-ce qu'à un autre membre je le remballe sans discuter, et c'est la même chose pour chacun.
Alex : Ma genèse, c'est il y a à peu près un an et demi quand un pote a vu HV en concert au moment ou Olivier quittait le groupe. Il a alors proposé de me les faire rencontrer et après invitation et verre de l'amitié, il y a eu entente. C'était une rencontre idéale, après 2/3 ans de célibat musical, j'avais envie de retrouver une dynamique de groupe. C'est assez drôle parce que j'y suis allé au tout début parce que j'avais envie de jouer, la musique de HV n'était pas vraiment mon trip. Mais aujourd'hui, il m'est impossible d'imaginer ma vie musicale sans ces trois zozos. Tout s'est goupillé à merveille et maintenant on partouze tous les samedi matin. Qui plus est, le fait d'être dans cette dynamique "communiste" ou chacun a voix égale au chapitre me convient parfaitement. J'ai toujours fonctionné de même dans mes groupes précédents et je suis donc dans mon élément et créatif et relationnel.
Baptiste : Aurélien et Alexandra m'ont proposé de faire de la musique et j'ai dit "Ouais, super !", parce que j'avais un autre groupe à l'époque et que je me disais qu'être dans plusieurs groupes à la fois c'était rigolo et qu'en plus c'est des gens bien. Au sein de Human Vacuum, je m'occupe de la guitare et je bricole des samples en plus de faire parfois des harmonies de voix avec Aurélien. Puis j'ai des idées et je crie fort.
Wojtek : en arrivant en 2004 sur Paris, j'ai continué un peu la musique, mais rien de bien sérieux, (avec Olivier notamment, qui est devenu ensuite second bassiste de HV), et puis en effet je rencontre ce petit groupe de cinglés. Après le départ d'Alexandra je propose à Oliv de se remettre à la basse et de nous rejoindre. Il a pris quelques G également, et ce fut bien cool.

  
3. Vous avez sorti votre premier album en novembre dernier, je voulais savoir si les compositions dates toutes de la même période car on peut voir que la période de réalisation de l'album s'est étalée sur près de deux ans (décembre 2012 à mai 2013) ? Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet et revenir sur la réalisation de votre album ?
Aurel : Effectivement la période de composition a été très longue, et s'explique entre autres par le changement de bassiste. Quand Alexandra est partie nous avons dû attendre qu'Olivier aie assimilé les titres existants pour composer avec lui. On retrouve sur l'album les premiers titres composés par le groupe, soit "Les gens qui parlent seuls", " The Grain" et "Néo". Ils figurent d'ailleurs sur notre première démo dispo sur notre site officiel et sur Soundcloud. Si ça amuse les gens de comparer ils peuvent d'ailleurs écouter les évolutions entre les versions démo et les versions album, il suffit d'aller dans la section " audio" de www.humanvacuum.net ! L'enregistrement a également été long car nous devions trouver des jours de dispo pour aller enregistrer au studio Zoé von H. à Vanves, il fallait que Zoé soit dispo aussi… ça s'est étalé, quoi. De plus je voulais absolument qu'Asphodel soit avec moi en studio pour coacher mes prises de chant, donc il a aussi fallu attendre qu'elle puisse se libérer une semaine et monter à Paris depuis Lyon.
Alex : J'ai découvert HV avec l'album, qui n'était pas encore sorti officiellement. Il y a des petits problèmes de production, certes, notamment la basse sous-mixée (je prêche évidemment pour ma paroisse), mais j'ai fini par être conquis.  Et pourtant, ce n'était pas un style qui m'attirait de prime abord. Il y a vraiment un beau boulot de créa. Hurrayyy Zoé et HV ! 😀
Baptiste : L'essentiel a déjà été dit par Aurélien, je trouve.


4. Parlez-nous des divers intervenants extérieurs à Human Vacuum que l'on retrouve dans la réalisation de Enter The Playground. Je pense notamment aux guests bien sûr mais aussi du  studio Zoé von H. et de son propriétaire ainsi que de la personne qui s'est chargé de votre artwork et Olivier Guyot.

Aurel : J’ai rencontré Zoé quand j’étais chroniqueur pour les Eternels. Il faisait la promo de son groupe Herrschaft et de The Outburst dont il était le bassiste à l’époque et on a réalisé qu’on habitait à cinquante mètres l’un de l’autre. Du coup il est passé, on a bu des bières, on a écouté de la zique et on est devenus potes. Je savais que c’était un producteur de talent suite à son boulot sur Entertainment de The Outburst et les albums de Herrschaft, donc vu que son home-studio est à côté de chez moi ça s’est imposé. Nous avons commencé par enregistrer notre première démo chez lui et vue l’expérience on a rempilé pour l’album. Il a été précieux pour nous : non seulement il aime vraiment ce qu’on fait (ou alors il fait très bien semblant), mais en plus il a proposé des idées d’arrangements ici et là qui ont en partie fini sur l’album. Il est toujours calme, toujours positif, il ne met pas la pression aux zicos et fait en sorte que tout le monde soit à l’aise. Et malgré le manque de confiance que pourrait inspirer ses diverses coupes de cheveux, il est techniquement très bon. Olivier était notre bassiste au moment de l’enregistrement et a mis en boîte toute les parties de fretless de l’album parce qu’il a un toucher de malade de ouf. Sur les parties de basse “classique” on s’est partagé le taf lui et moi pour des raisons pratiques. Il nous a quittés en très bon termes vu que c’était vraiment sa vie de famille qui lui prenait trop de temps, y’a eu zéro prise de tête et on s’aime toujours d’amour humide. C’est à part ça un photographe de très grand talent et je vous invite tous à aller voir son taf. Quant à l’artwork, j’avais un concept en tête depuis longtemps qui aurait dû mettre en scène des salles de classe (cf. les paroles de “Enter the Playground”) mais je n’ai pas pu trouver de lieu. J’ai fini par abandonner mais comme je voulais quand même une référence à l’enfance et à l’école j’ai cherché dans les sites d’images payantes, et j’ai trouvé cette marelle qui collait parfaitement. Notre graphiste de l’époque Tiphaine Larue  s’est chargée d’intégrer notre logo à l’image avec l’aide de Baptiste.
Alex : Un peu dur pour moi de parler de ça. Je suis arrivé un an après que l’album soit fini et je n’ai pas eu le plaisir de rencontrer Zoé et Aspho. Petite chose quand même, c’était très plaisant de jouer “Unicorns Represent” au festival des Éternels en compagnie de Nicolas Muller (Helioss) qui est le créateur et performer du solo de ce morceau sur l’album. Quant à Olivier, je suis heureux de prendre sa succession dans ce groupe qui déchire ! 🙂
Aurel : Pour Asphodel c’est une rencontre qui date de 2008. Je l’avais interviewée pour les Eternels à la sortie de 2 Unlimited de Pin-Up Went Down et on est devenus potes à partir de ce moment. Nicolas Muller c’est un chroniqueur des Eternels (oui, ce webzine a été très précieux pour HV) qui a tendance à composer des projets de métal extrême mâtiné de musique baroque tout seul dans son coin, des chansons avec 1523 pistes qu’il enregistre et envoie à la face du globe avant de repartir dans sa cave. Il m’avait engagé au chant pour un projet appelé Arkness et je connaissais ses capacités à la guitare. Donc quand il a fallu un solo outrageusement excessif et néoclassique pour “Unicorns Represent”, j’ai tout de suite pensé à lui. Son groupe principal est désormais Helioss et son nouvel album One With The Sun sort très bientôt. Je suis guest sur deux titres. La famille, le crou, la bande, le possi, tu vois ?
Baptiste : Asphodel est venue sur Paris pour coacher Aurélien durant ses prises de chant (ainsi que moi pour quelques morceaux). La veille de l’enregistrement des voix du morceau “Tout s’efface”, Aurélien lui avait proposé  auparavant de faire un duo dessus. Du coup, nous nous sommes posés à trois dans la piaule d’Aurel, on a posé les harmonies des lignes de chant et répété le morceau deux-trois fois avec une guitare acoustique pour s’accompagner. Le lendemain, Asphodel a plié ses voix en quelques prises et le résultat est super cool.
L’autre truc cool c’est qu’environ un an après, elle m’a proposé de monter un projet avec elle, chose que j’ai acceptée d’office et que nous avons baptisé öOoOoOoOoOo (et qui se prononce “chenille” en français), dans un genre bien différent de Human Vacuum.


5. En ce qui concerne votre musique je l'ai volontairement qualifiée de Fusion Metal typé 90s dans ma chronique de Enter The Playground. Comme Baptiste le dit un peu plus haut on retrouve ce jeu aérien de lead guitares assez caractéristique de Limp Bizkit ainsi que ce chant au flow hip hop, j'ai aussi parlé du groupe 311 ou SOAD  mais vous métissez toujours ce propos musical avec d'autres courant assez improbable comme certaines instrumentations de Rammstein ou le Metal Progressif de Opeth. Comment voyez-vous la chose et expliquez-nous votre démarche musicale ? Êtes-vous d'accords avec ce terme Fusion Metal 90s ? Quel est votre secret pour que ça sonne si bien à chaque fois ?
Aurel : Déjà merci pour le compliment et oui, on est grave d’accord avec ce terme fusion métal des nineties ! Et Wojtek (notre batteur) étant très fan de 311, il sera fort heureux que tu y fasses référence.  Il y a plusieurs éléments qui font notre son: déjà le fait qu’à la base, Human Vacuum ce sont deux métalleux au chant et à la gratte et deux fans de wesh-groovy-yo à la section rythmique. Ça a changé depuis l’arrivée d’Alex à la basse qui écoute du Cannibal Corpse et mange des bébés, mais l’idée est là. Après il n’y a pas de recette de composition chez nous, c’est super différent d’un morceau à l’autre. On peut partir d’un riff, d’un pattern de batterie, d’un texte (“Néo” par exemple, le texte a précédé l’instru), de n’importe quoi… le seul truc récurrent c’est que je pars très souvent d’une intention alors que Baptiste est beaucoup plus instinctif. J’adore les exercices de style, les what if, le principe de consciemment essayer de faire rentrer tel ou tel style dans notre formule. Baptiste, lui, il se branche et il joue.
Baptiste : Et surtout on parle, on voit ce qui nous plait ou non, on rejoue, on laisse reposer et on rattaque. En ce qui concerne le terme “Fusion Metal 90’s”, perso je suis assez d’accord, même si de par les mélanges que l’on fait, le “90’s” n’est pas forcément toujours présent, par exemple sur des morceaux comme “The Void Ahead” ou encore “Tout s’efface”.

Aurel : Pour le “ça sonne bien” (et merci encore), je pense que c’est aussi du au fait que chaque plan doit être validé par chaque personne, sans exception. Je pars du principe qu’une musique est forcément meilleure quand tout le monde kiffe tout ce qui est joué, à tout moment.
Alex : Entre nous soit dit que je ne mange pas de bébés, mais je bois du jus de choux (si si, ça existe, c’est allemand). Je suis encore novice en dans mon cursus “composition dans un groupe qui fait beaucoup de bruits de plein d’inspirations différentes”, je n’ai pas complètement trouvé mes marques. Pour ce qui est des riffs, je suis énormément Baptiste et Aurélien, mais la réflexion commune apporte le confort d’un morceau vraiment composé ensemble.

Wojtek : YEAH, 311 POWER !!! J'adore ce groupe (et surtout le batteur et sa caisse claire qui claque), du rap, du groove, de purs zikos (même s'ils ont l'air de teenagers éternels), est c'est vraiment le rap/fusion/métal que j'affectionne, une batterie qui penche largement plus vers le groove que vers les rafales de kick. C'est clairement ma contribution à HV : ne pas utiliser de double (ils ont bien tenté de m'en acheter une, je l'ai mise sous verre).


6. Ça fait maintenant quelques mois que l'album est sorti. Pouvez-vous tirer un premier bilan par rapport aux retours que vous en avez ?

Aurel : Pour l’instant c’est bonheur sucré, tout le monde le kiffe ou presque ! On a eu une chronique négative d’un mec qui n’avait visiblement pas écouté l’album plus que ça (sinon il aurait su qu’il n’y a pas de prière adressée à une licorne sur le disque, par exemple), et toutes les autres chros sont bonnes voire dithyrambiques. Ça fait vraiment très plaisir. La plupart des défauts soulevés par les gens qui ont vraiment écouté le truc concernent des points sur lesquels je suis moi-même pas forcément satisfait en plus. Il y a la basse que l’on n’entend pas assez, mon chant qui est largement perfectible, des subtilités du jeu de Wojtek (notre batteur) qui sont passées à l’as dans le mix… des défauts de jeunesse qui ne demandent qu’à être corrigés ensuite, quoi. Concernant mon chant je suis par exemple très heureux qu’on ait enregistré une version acoustique de “The Void Ahead” pour Youtube parce que c’est comme ça que j’aurais voulu sonner sur l’album. De toutes façons j’essaye de progresser sans arrêt, donc ça signifie logiquement être toujours insatisfait a posteriori… mais aussi pouvoir mesurer ses progrès de sortie en sortie, ce qui est très agréable.
Alex : Que du bon ! Les retours que j’ai sont ceux de mes proches. Petite chose très drôle, suite à “j’ai intégré un groupe de métal”, dans ma famille, on m’a regardé en coin. Mais maintenant tout le monde me dis “Mais en fait… c’est bien !?” 😀 Jusqu’à mes grands parents, 95 et 100 ans avec toute leur tête !!

Baptiste : Mis à part la chronique tièdasse dont Aurélien a parlé, les retours sont globalement remplis de kiff et d’amour. Mes parents à moi n’aiment pas du tout par contre, donc je ferai pas écouter à mes grand-parents parce que bon, voilà, j’ai envie qu’ils vivent encore longtemps.
Wojtek : Avec mon précédent groupe métal, ma mère était déjà bien vaccinée ! Elle préfère même HV me dit elle ! J'ai eu quelques critiques sur le son, le côté trop années 90, les morceaux trop compliqués. Mais bon, si on voulait faire du mainstream, ça se saurait… Mon grand regret est en effet la batterie, beaucoup de choses perdues au mapping. Le prochain album sera avec une batterie acoustique, ou ne sera pas !


7. Je voulais savoir si vous aviez déjà  travaillé sur de nouvelles compositions et si oui savoir à quoi peut-on s'attendre ?

Aurel : Yup, on a déjà deux compos de bouclées que nous jouons déjà sur scène. “Here We Go Again (Motherfucker)” venait d’une volonté perso de commencer le futur nouvel album par une compo pied au plancher où on aurait hurlé comme des porcs. J’avais décrit l’intention à Baptiste et quelques jours plus tard il avait maquetté une chanson de A à Z. C’est notre chanson la plus violente et la plus courte, et elle marche à mort en live. “Shattering” est plus expérimentale et ambiancée, avec des couleurs electro, c’est une compo que Baptiste avait maquettée depuis longtemps et qu’on a utilisée telle quelle. Perso j’ai plusieurs idées de compo sous le coude dont une qu’on essaye de mettre en forme quand on a le temps, une tentative d’intégrer du tango dans la formule HV qui s’appelle “Dance of Extinction”. Après les seules directions claires et précises que j’ai en tête concernant le nouvel album, c’est que j’aimerais tenter de nouveaux mélanges musicaux et augmenter la dose d’harmonies vocales avec Baptiste
Alex : Oui, oui, oui ! On a du morceau ! Et du qui envoie ! Notamment un, non finalisé, un peu jazzy (exclu ! :)). J’ai du mal à savoir si pour l’instant j’arrive à apporter ma patte à HV, plutôt jazzy justement, mais je peux vous dire que c’est du bon !
Baptiste : Et il y a encore d’autres trucs en stock et en réserve, maquettés ou non, qui n’attendent que l’approbation ou les modifications de toute la bande. Je nuancerais par contre le terme “electro” concernant le morceau “Shattering” dans le sens où il ne faut pas s’attendre à de la dance ou quoique ce soit. Maintenant, j’en dirai pas plus, il faudra venir aux concerts pour entendre tout ça si vous êtes intéressés.
Wojtek : Faut juste qu'on arrive à trouver le bon équilibre entre compos / préparations de concerts, parce que ces derniers mois ça a pas été évident.


8. Vous avez récemment participé au Headbang Contest un tremplin Metal en compagnie de Waverly Lies North, Flying Dogs, A Million Shells, One Last Shot, Heal Heaven, Aanod, ADRENALINE, Monolyth, ArtWeg, Icon Of Destruction, MagoYond et Ethmebb. Comment avez-vous vécu l'aventure et qu'en avez-vous retenu ?
Aurel : C’était génial, et ça a été génial tout du long. Le premier round au Klub était un peu rude parce que le son n’était pas top, mais le second au Zèbre était absolument orgasmique. Je pense d’ailleurs sincèrement que le concert du Zèbre était un des meilleurs qu’on ait donné durant notre courte carrière. Le feedback des gens, l’ambiance générale, la scène, le son… c’était ouf. Quant à la finale parisienne, elle nous a donné l’occase de partager la scène avec nos brothers of steel de One Last Shot qui ont remporté une victoire bien méritée vu qu’ils ont absolument tout défoncé. C’était la première fois qu’on rejouait avec eux depuis que je ne suis plus leur bassiste et c’était vraiment cool. Sinon c’était aussi plein de rencontres, comme Julien de Monolyth à qui je fais une grosse bise baveuse ainsi que Cyril et Manu de l’orga qui ont été des modèles de professionnalisme et de disponibilité. Très, très bonne expérience… et l’année prochaine on gagnera !


Baptiste : De très chouettes conditions de jeu, une ambiance générale très bon enfant, loin de tout côté compétitif et une orga vraiment sympa et pro. Et effectivement, le concert au Zèbre était un très bon moment à passer, bien que trop court. Au Petit Bain aussi c’était chouette, malgré des problèmes de son assez handicapants, mais le public avait l’air d’être réactif – ils ont fait un wall of death sur un plan reggae, si ça, ça n’est pas de l’amour – du coup le kiff était présent en masse.
Alex : Que dire de plus ? Le Zèbre était Le Kiff et le Petit Bain était un super moment également, malgré les soucis de son. On a d’ailleurs eu la possibilité de se revoir grâce aux potos d’OLS qui nous ont prêté leur Go Pro et en toute humilité, on a déchiré ! Des supers rencontres et encore une fois un gros big up à Julien de Monolyth. Un bukkake de bonheur en somme.

Wojtek : Tout est dit. Gros kiff, le seul bémol sont les conditions pour nous pauvres batteurs ! On monte sur scène, et pendant que le chanteur branche son micro, moi j'ai quelques minutes pour virer la moitié de la batterie précedente et la remplacer par mon kit. Une fois que c'est fait et qu'il faut commencer à jouer… tada ! tout est de travers, la grosse caisse fout le camp, la caisse claire se met à pencher, une cymbale se dévisse… c'est vraiment pas les meilleures conditions pour jouer. Sinon grosse claque au Zèbre, ambiance de folie.


9. Quels sont les projets de Human Vacuum dans un futur proche ou plus lointain, notamment le live ?
Aurel : Nous avons une date au festival “Sons d’ici” de Châtenay-Malabry le 29 mai, une date avec Kera, Fallen Eight et Deflesher à Bastille le 5 juin et nous ferons la fête de la musique à Châtenay Malabry le 21 juin, ce qui est un retour aux sources fort agréable vu que notre tout premier concert était là-bas. La date du 5 juin avec Kera est un bon exemple des retombées positives du fait d’avoir fait le Headbang Contest : le mec qui nous a contacté pour nous la proposer était un des juges du premier tour, il nous avait repérés à ce moment-là et avait besoin d’un groupe pour compléter son plateau. C’est le gros bonus de ce genre d’évènement : l’exposition. Et nous sommes toujours partants pour jouer, donc SI TU ES TOURNEUR, ORGANISATEUR DE FESTIVAL, SI TU MONTES UNE DATE QUELCONQUE, ENVOIE-MOI UN MAIL A L’ADRESSE CONTACT(AT)HUMANVACUUM.NET TU VAS VOIR ON VA CAUSER ÇA VA ÊTRE BIEN. 
Sinon vu que nous avons rejoint le collectif la Voix des Hères qui est basé à Rennes, notre objectif à moyen terme est d’aller jouer en province. Nous avons déjà joué en Italie mais pas en Bretagne, c’est quand même couillon !


10. Encore merci de nous avoir accordé un peu de votre temps. Un dernier mot pour les lecteurs de Metalchroniques ?

Aurel : Ben merci à toi de nous avoir encensé comme tu l’as fait surtout ! J’invite les lecteurs de Metalchroniques à nous écouter vu que tout l’album est dispo en streaming sur Bandcamp ET Deezer ET Spotify ET j’en passe et des meilleures. Vous pouvez d’ailleurs utiliser Enter The Playground pour renforcer votre aura sociale :  “Unicorns Represent”, “La vérité”  et “Néo” feront rire vos copains en soirée et “Tout s’efface” devrait vous permettre de choper de la gothique plus facilement. Essayez, vous m’en direz des nouvelles. Cheers !
Baptiste : Mille mercis tout d’abord pour la chronique et pour cette interview. Si vous aimez l’album tant mieux, sinon c’est pas grave, je ne vous en voudrai pas. Je sais où vous et votre famille habitez, mais je ne vous en voudrai pas.
Alex : Ayez toujours l’album dans votre mp3, ça peut toujours sauver un mariage ou la surboum de votre petite soeur. Et puis bien sûr, viendez nous voir sur scène et n’hésitez pas à emmener votre petite soeur !
Wojtek : Merci pour l'hospitalité de cette interview !! Ecoutez l'album, mais surtout, venez aux concerts (qu'on espère de plus en plus nombreux) C'est là que HV prend toute sa dimension.

 

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