Son : bon sauf sur Revenge
Lights : pas mal, sauf sur Revenge
Affluence : beaucoup de monde
Ambiance : bon enfant
Moment fort : Krisiun

Ne nous voilons pas la face : l’édition 2014 avait été un fiasco à mes yeux. J’avoue avoir même hésité à me rendre dans le petit village de Méan cette année, et il aura fallu une affiche plus qu’alléchante et une météo clémente pour me convaincre. Retour sur une édition qui avait la lourde tâche de me réconcilier avec ce festival.

Premier constat : l’orga a tiré des enseignements des éditions précédentes, notamment en organisant son parking. Adieu le parking à l’arrache où la moitié des festivaliers se garaient comme des glands, quelques volontaires à l’entrée font le taf et s’assurent que le parking ne tourne pas à l’anarchie. Il aura fallu des années pour en arriver là, mais voilà déjà un bon point tout simple mais appréciable.

Nervosa avait la lourde tâche d’ouvrir les hostilités devant un public déjà bien fourni, et il faut reconnaître que de loin, avec une petite bière (dégueu, c’est de la Bofferding), ces trois thrasheuses brésiliennes font de l’effet et offrent une prestation énergique. Bon, certains compos semblaient parfois un peu longuettes, mais l’impression générale est bonne. Après, était-il nécessaire d’opter pour un groupe brésilien pour ouvrir le fest (tâche réservée jusqu’à présent à un groupe belge… si je ne devais pointer qu’une seule grossière erreur du fest, c’est d’avoir ignoré totalement les groupes belges cette année) ? La question est posée, mais Nervosa fait partie des bonnes surprises de la journée.

Ensuite, l’enchainement Death Metal à tendance occulte Made In Germany avec Drowned et Necros Christos. Du très bon. Du très lourd. Deux styles, deux écoles s’affrontent, et à ce petit jeu, Drowned m’a davantage séduit avec ses petits airs d’Incantation face à un Necros Christos plus touffu et plus ambiancé. Le niveau est déjà monté d’un cran, mais il est 17 heures et nous arrivons déjà à MA tête d’affiche, les Brésiliens de Krisiun.

Et bordel, les frangins font pas semblant. Ces gars ont tout compris quand il s’agit de faire voler du poil dans tous les sens. Piochant allègrement dans leur disco fournie, les trois bûcherons assènent sans répit une setlist qui décrasse bien les conduits. Le son est clair, le groupe content d’être là et le public réceptif. LE concert du jour pour moi avant un Grand Magus lent et poussif. Autant j’ai adoré Krisiun, autant les Suédois me laissent de marbre, et je passe mon set à boire/manger/taper la discute avec des potes.

Et ensuite, les deux « exclus », les ricains de Midnight et les Canadiens de Revenge. Punk ? Hardcore ? Metal ? Personnellement, je me moque éperdument de l’étiquette collée à Midnight. L’intérêt du groupe réside dans son énergie, et on a été servis ! Éclatement de guitare dans le public, compos expédiées pied au plancher, le trio joue fort, joue vite et le public, là aussi, répond présent. Mais ce n’est qu’un échauffement avant la plus grosse imposture de la journée.

Parce que oui, j’attendais beaucoup de la réputation sulfureuse de Revenge. La sécu est sur les dents. Et au final, le concert de Revenge se résumera à une avalanche de bruit. Le son est dégueu (alors qu’il était jusque là très bon), Revenge se subit plus qu’il ne s’apprécie. Radicalisme musical ou simplement Black Metal poussé à l’extrême ? Difficile à dire, mais je tiens là ma déception du jour. Le concert se termine avec l’ensemble de la sécu debout sur les barrières séparant le groupe du public. J’avoue que visuellement, ça faisait presque régiment d’armée sur fond de pilonnage sonore et que ça avait de la gueule… Maigre consolation.

Au niveau de la tête d’affiche, j’avais mes doutes vis-à-vis de Sodom… Et au final, ils se sont vérifiés. Après un début presque prometteur, j’ai rapidement eu l’impression d’avoir un groupe en roue libre devant moi… Je finirai donc par quitter le site du fest avant la fin, quitte à faire l’impasse sur (Dolch), dont j’ai rapidement écouté les sorties et qui me laisse de marbre.

Certes, la météo a été clémente. Toujours est-il que le Méan a fait des progrès en termes d’organisation pratique. Ça fait plaisir d’avoir l’impression d’avoir été écouté, même si je n’ai pas été le seul à pointer certains dysfonctionnements par le passé. Cette édition fait (presque) oublier le fiasco 2014… Allez, rendez-vous en 2016, en espérant que les Dieux de la Météo soient à nouveau aussi cléments !