oshy_09072015_M_Sleepin_KarmL’ambition des allemands de MY SLEEPING KARMA est immense à l’aube de l’écoute de leur cinquième opus. Peut-être espèrent-ils pouvoir mener leurs auditeurs au Moksha, la libération finale de l'âme individuelle dans la tradition l'hindouiste et le jaïniste. En tout cas ils ont travaillé dur ces trois dernières années depuis la parution de leur précédent disque, Soma (2012) déjà chez Napalm Records.

La philosophie musicale des teutons n’a pas changé, ils continuent de faire évoluer sous nos yeux un mélange hypnotique et planant entre rock psychédélique, stoner et space rock. Toujours pas de chant au programme mais une musique invitant au voyage intérieur et à la redécouverte de son être profond. MY SLEEPING KARMA s’apprécie au calme, allongé, un verre d’eau fraiche à la main. Il faut laisser infuser tranquillement les chansons, ne pas résister et s’immerger et se laisser porter par cet océan rock. Le propos des allemands se veut subtil avec cette patte old school attachante et bien maîtrisée. Moksha est assez bizarrement structuré avec six longues pièces (plus de six minutes à chaque fois) qui se voient à chaque fois complétées d’un court interlude. Ce choix n’est pas si commun pour un disque instrumental mais les allemands semblent apprécier cette formule qui comme sur Soma fonctionne encore une fois assez bien ici. MY SLEEPING KARMA évite avec talent l’écueil principal des albums instrumentaux. L’ennui et la lassitude ne se font que rarement ressentir par la variété des rythmes et des thèmes mélodiques. Plus doux et atmosphériques, les interludes font bien souvent des merveilles et certains auraient même mérité d’être plus développés comme « Interlude 2 » qui n’est pas sans évoquer la beauté et la subtilité d’un ANATHEMA.

A l’image de la très belle pochette superbement colorée (œuvre de Sebastian Jerke), Moksha s’avère être un beau condensé de talents et d’émotions. Contrairement au sombre et mystérieux Soma, Moksha se veut lumière et vous sentirez ici et là une touche presque légère et joyeuse (« Akasha »). Vous traverserez grâce à ce disque une large palette de sentiments ainsi qu’une belle énergie communicative. Nous n'en demandons pas plus. Un disque très recommandable si les albums instrumentaux ne vous donnent pas des boutons.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Napalm Records / 2015

Tracklist (54:02 mn) 01. Prithvi 02. Interlude 1 03. Vayu 04. Interlude 2 05. Akasha 06. Interlude 3 07. Moksha 08. Interlude 4 09. Jalam 10. Interlude 5 11. Agni