J’ai beau réfléchir, je cherche encore l’utilité de la démarche de Satyricon et de son Live At The Opera. Franchement, quelle est la valeur ajoutée d’un chœur dans les compos de Satyricon ? Autant les concerts de Dimmu Borgir avec un véritable orchestre semblaient logiques de par la nature des morceaux, autant l’ajout de chœurs sur un morceau comme « Now, Diabolical » est presque contre-productif. Et encore, prendre l’exemple de « Now, Diabolical » n’est pas pertinent, parce qu’à la limite, cet élément étranger – qui n’apporte rien, que ceci soit dit – ne tire pas le morceau par le bas, ce qui est malheureusement le cas pour d’autres morceaux. À la grosse louche, je dirais que trois ou quatre morceaux ressortent magnifiés par les chœurs, « Mother North » en tête, suivi de près par « Phoenix » (que j’ai pourtant conchié avec bonheur sur le dernier album). Et pour le reste ?

Pour le reste, je suis plus que partagé. Parce que le rendu en live des morceaux proposés ce soir-là (et ce même si la setlist est loin d’être la plus efficace que le groupe aurait pu proposer) est très bon. Le groupe est en place, les musiciens en veulent, Satyr n’en fait pas des tonnes et est bien en voix. En concert « normal », ce live aurait fait très mal. Je me souviens avoir vu le groupe bien moins fringant sur scène. Bon, le rendu vidéo n’est pas extravagant, certes (c’est même plutôt sobre), mais c’est simple et efficace. On a déjà vu des montages beaucoup plus hasardeux/moches/épileptiques.

Alors, pourquoi utiliser des chœurs en support des lignes de mélodie ? Pour renforcer le côté épique ? Pour se donner un genre ? « To The Mountains », un de mes morceaux préférés, si pas mon morceau préféré de la bande à Satyr, me fait grincer les dents, « K.I.N.G. » à partir de 2:41 jusqu’à 2:57 frise le ridicule avec les vocalises aiguës des chœurs féminins censés épauler la guitare… Je continue ? Pis encore : au final, on semble entendre toujours les mêmes chœurs, les mêmes inflexions, les mêmes intonations…

Avec cette figure de style, Satyricon a misé sur le mauvais cheval. Du moins, c’est mon sentiment. Les seuls chœurs qui devraient accompagner un groupe en live sont ceux d’une bande de chevelus dans la fosse, dégoulinant de sueur et jouant des coudes, pas trois rangées de choristes en pingouin.

Mister Porn (Jugnot et ses choristes/10)

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Napalm Records / 2015
Tracklist (xx:xx) 1. Voice Of Shadows 2. Now, Diabolical 3. Repined Bastard Nation 4. Our World, It Rumbles Tonight 5. Nocturnal Flare 6. Die By My Hand 7. Tro og Kraft 8. Phoenix 9. Den Siste 10. The Infinity Of Time And Space 11. To The Mountains 12. The Pentagram Burns 13. Mother North 14. K.I.N.G