oshy_30032015_Stev_RotherPersonne ne peut douter de l’immense talent de Steven Rothery. Il en fait la preuve album après album depuis des décennies au sein de MARILLION. Mais un album solo s’avère être une toute autre aventure, que proposera le guitariste anglais sans pouvoir faire appel à l’alchimie de ces camarades de jeu habituel ? Il a déjà donné un partie de la réponse, il y a bien longtemps de cela, avec le superbe projet THE WISHING TREE qui publié deux albums. Cette collaboration avec la chanteuse Hannah Stobart avec fait des merveilles. Mais là le défi est différent, voici le premier disque que Rothery signe de son nom.

La biographie fournie par le label rappelle la genèse de ce The Ghosts Of Pripyat. L’idée d’un album solo émerge pour la première fois en 1985 pendant l’enregistrement du somptueux Misplaced Childhood de MARILLION. Miles Copeland, propriétaire du chateau/studio où enregistraient les britanniques avait alors propose à Rothery de publié un album solo sur son label No Speak. Mais ce dernier avait préféré sortie quelques années plus tard le premier THE WISHING TREE. Mais après de vingt années plus tard, à l’occasion de sa participation au Plovdiv guitar festival, Rothery s’est remis sérieusement au travail en compagnie du guitariste Dave Foster pour accoucher de nouvelles idées. De ces sessions créatrices sont nées un peu plus tard ce disque. Mais pour mener à bien ce projet, Rothery a lancé une levée de fonds sur Kickstarter et atteint l’objectif fixé en près de 24h finissant avec plus de quatre fois la somme demandée au départ. Fort de ce soutien de ses fans il a pu donner libre à toutes ses envies et s’entourer d’invités prestigieux.

Qui connait bien le MARILLION période Steve Hogarth ne sera pas longtemps désorienté sur ce The Ghosts Of Pripyat. Le son et la patte si typique développés depuis des années par Rothery sont presque immédiatement identifiables. L’album Brave en particulier vient forcément à l’esprit à l’écoute de ces compositions. Il ne manque plus que la voix de Steve Hogarth pour de « Morpheus » un élément de la galaxie Brave. Et effectivement l’ombre du MARILLION contemporain pèse lourdement sur ce disque. Ce n’est pas une grande surprise tant Rothery a su année après année teinter de son style la musique de son groupe. Si vous aimez les longues plages douces, subtiles et aériennes de Marbles, ou Sounds that Can’t Be Made (chronique ici), avec un joli mélange de styles mais toujours une maîtrise tranquille et sereine. Les compositions s’enchainent avec naturel sans fausse note ni raison de ne pas se laisser bercer par ces mélodies. La chanson éponyme évoque elle directement THE WISHING TREE et cela reste encore une fois bien compréhensible. On s’attend alors à tout moment à entendre la voix angélique de Hannah Stobart.

Finalement The Ghosts of Pripyat est un album agréable et très représentatif du talent évident de Steve Rothery. Malheureusement son côté instrumental (parfois une voix manque cruellement) risque d’en rebuter certains et réserve ce disque aux fans du guitariste et du MARILLION des années 2010. Les autres risquent de rester un peu à la porte de cet univers. Terminons en soulignant le superbe pochette de l’album, preuve qu’il ne faut pas toujours payer une fortune un dessinateur talentueux pour bénéficier d’un visuel attractif. Cette photo a été réalisée par Yann Arthus-Bertrand et dévoile une vue aérienne et sous la ville de Pripyat (citée située au nord de l’Ukraine abandonnée après l’accident nucléaire de Tchernobyl).

Oshyrya (07/10)

 

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InsideOut Music / 2015

Tracklist (55:21 mn) 01. Morpheus 02. Kendris 03. Old Man Of The Sea 04. White Pass 05. Yesterday's Hero 06. Summer's End 07. The Ghosts of Pripyat