oshy_19032015_Stev_WilsL’arrivée d’un nouvel album de Steven Wilson promet à chaque fois d’être un beau moment d’émotions. Ce personnage semble avoir tout de l’artiste parfai t: hyper talentueux, perfectionniste, modeste, d’une rare gentillesse et honnêteté en interviews (la preuve ), toute rencontre avec lui ne peut que forcer le respect chez son interlocuteur. Et sans faire durer vainement le suspens, cette livraison 2015 comble nos attentes et remplit l’ensemble de ses promesses. Après les subtils et touchants Insurgentes en 2009, Grace For Drowning en 2011 et The Raven That Refused To Sing (and other stories) en 2013 (chronique ici), voici Hand. Cannot. Erase. Vous remarquerez la régularité du monsieur, tous les deux ans, un nouvel album.

Et pourtant, ne cédant jamais à la facilité, Wilson s’attaque cette fois-ci à un album concept ambitieux. En effet, ce nouvel album trouve son inspiration dans un fait divers. Il s’inspire de l’histoire de Joyce Carol Vincent, une jeune femme britannique qui est décédée dans son appartement du nord de Londres en décembre 2003 mais dont le corps ne fut découvert qu’en Janvier 2006. Ce récit a touché l’artiste et lui a permis de mener une réflexion personnelle sur les motivations qui ont poussé cette jeune femme à ainsi se mettre en retrait du monde avant de disparaître ignorée de tous. Afin de mener à son terme ce projet, Steven Wilson s’est entouré de ses musiciens habituels, une majorité ayant déjà contribués çà son précédent opus. Hand. Cannot. Erase accueille ainsi Guthrie Govan (guitares), Adam Holzman (claviers), Nick Beggs (basse) et Marco Minneman (batterie). Les invités ne sont pas non plus en reste (Ninet Tayeb et Katherine Jenkins au chant par exemple) notre ami anglais ayant mis les petits plats dans la grands et n’hésitant pas également à faire appel à un orchestre et un chœur d’enfants.

Mais tous ces efforts seraient bien vains si les différentes compositions n’étaient pas au niveau. Les standards de qualité de Wilson restent comme d’habitude extrêmement élevés et répondent avec maestria à nos attentes. Comme The Raven That Refused To Sing (and other stories), nous ne pouvons être que béat d’admiration devant le travail accompli, l’intelligence et la subtilité des chansons qui parsèment ce disque. On ne peut ressentir qu’un enthousiasme franc en découvrant chaque nouvelle chanson, l’intelligence, la sensibilité et la subtilité du propos s’avèrent absolument renversants. Il a beau faire le modeste, Steven Wilson prouve encore une fois qu’il reste l’un des artistes les plus doués de sa génération. Il fait preuve d’un bel éclectisme tout au long de Hand. Cannot. Erase. ne se fixant aucune contrainte stylistique.

Bien sûr, sa musique reste dans une veine rock progressif mais cette étiquette ne synthétise que maladroitement le travail réalisé sur ce disque. Il déploie sous nos yeux tout son talent et il excelle aussi bien dans les longues pièces comme « 3 Years Older » ou « Ancestral » qui dépassent allégrement les dix minutes que dans les pauses plus courtes et atmosphériques à l’image du magique « Perfect Life ». Wilson ne fait pas dans la surenchère de moyen, il soupèse et équilibre avec soin chaque chanson pour lui donner son plein potentiel. Nous avons vraiment affaire à de l’horlogerie de précision. L’intensité émotionnelle dégagée par ce disque atteint des sommets pour notre plus grand plaisir. Autant d’intelligence et de beauté force le respect. Grâce à des artistes de la trempe de Steven Wilson, le rock progressif retrouve ses plus belles lettres de noblesses.

A chaque nouvelle sortie, l’auditeur peut légitimement se demander si Steven Wilson pourra poursuive sur sa lancée et atteindre de nouveaux sommets avec son album suivant. La réponse est très largement positive. Il nous a enchantés au sein de PORCUPINE TREE et il continue en solo. Comme The Raven That Refused To Sing (and other stories), Hand. Cannot. Erase est un œuvre belle et profonde. Si vous avez le bon goût d’aimer ANATHEMA, GAZPACHO ou RIVERSIDE, vous ne serez pas déçus. Et même si vous n’êtes pas familier de la scène progressive ou tu travailles de Wilson, vous pouvez quand même lui donner sa chance les yeux fermés. Magistral !

Oshyrya (09/10)

 

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Kscope / 2015

Tracklist (65:44) : 01. First Regret 02. 3 Years Older 03. Hand Cannot Erase 04. Perfect Life 05. Routine 06. Home Invasion 07. Regret #9 08. Transience 09. Ancestral 10. Happy Returns 11. Ascendant Here On