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01. Peux-tu présenter à nos lecteurs WILD DAWN ?

Comment tes lecteurs aurait-il pu échapper à ce phénomène ! (rires). Donc WILD DAWN groupe de rock tout simplement car nous essayons de ne pas nous coller d’étiquette particulière. Si on parle de nos influences disons rock classique, heavy, stoner le tout mélangé et saupoudré de riffs lourd et de certaines touches funky. Cela fait six ans que nous existons.

 

02. Quelles sont vos principales influences ? Moi j’ai pensé à QOTSA…

Ah bon là tu nous surprends car c’est la première fois que l’on nous cite ce groupe. Moi de mon côté mes premiers amours sont à chercher du côté de METALLICA, Romain c’est plus AC/DC et personnellement j’évolue, dans des styles un peu plus stoner, j’aime beaucoup MONSTER MAGNET, CLUTCH, CORROSION OF CONFORMITY. J’écoute tout cela à outrance en ce moment. Côté Desert Rock un peu KYUSS oui bien sûr mais QOTSA franchement moins.

 

03. Si vous deviez résumer le groupe en trois mots, quels serait-ils et pourquoi ?

Energie : car nous sommes un groupe qui dégage une énergie communicative car c’est notre but, nous faisons de la musique pour cela quand même.

Pas pris de tête : on le fait de manière spontanée sans trop se prendre le chou tout en conservant une certaine rigueur car cela reste de la musique et il faut suivre certaines règles. Mais nous ne nous sentons pas investis d’une mission particulière, ce n’est quand même que de la musique, notre plaisir avant tout.

Organique : car nous sommes un groupe qui contrairement à beaucoup de groupes actuels ne cherche pas à avoir un son de guitare tout trafiqué, très chirurgical, assez froid. Nous cherchons une approche plus seventies avec un son le plus naturel possible, en jouant avec les effets et la spatialisation.

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04. Quel est votre état d’esprit quelques semaines après la sortie de Bloody Jane’Shore, quels sentiments dominent sur ce disque avec le recul ?

Il est dispo la semaine prochaine, le 13 avril. Nous sommes tous assez excités dans la mesure où nous allons diffuser un nouveau son comme à chaque fois. Nous aimons avant tout partager notre musique et j’ai hâte de savoir ce que les gens en pensent sachant que nous avons beaucoup travaillé pour avoir une évolution de notre son et au niveau des compositions. On espère avoir un maximum de retour, qu’ils soient positifs ou négatifs pour savoir si ce nouveau format EP plus court correspond à ce que les gens attendent.

Le format est plus court et cela facilitera, nous l’espérons, l’appropriation des morceaux par les gens. Il n’y a que six morceaux à assimiler donc on verra. Il nous semble que cela correspond mieux à la façon actuelle de consommer de la musique.

 

05. Donc l’album précédent date de 2013. Vous proposez un EP sans distribution, vous faites tout vous-même. Pourquoi ces choix, quelle est votre démarche ?

Nous voulions vraiment tester autre chose. On s’est dit que cela faisait presque deux ans que nous n’avions rien sorti et donc nous voulions sortir du son. Mais également d’être plus présent, au lieu de sortir un album tous les deux ans, essayer de sortir un EP de manière plus régulière, tous les ans pourquoi pas. Bref être actif et jamais absent trop longtemps de l’actualité. Nous pensons qu’un groupe qui ne fait rien, plus précisément qui ne sort rien, même s’il joue, tombe vite dans l’oubli finalement si ce n’est pas une moyenne ou une grosse machine. Donc nous voulons sortir de la musique plus souvent pour maintenir une actualité et ainsi refaire sortir le nom du groupe très régulièrement.

Donc la suite ce sera aussi un EP, dans une démarche de sortir de la musique plus souvent. C’est plus simple pour nous de sortir un EP tous les ans par exemple que de s’enfermer des semaines en studio tous les deux ans pour accoucher d’un album. Ensuite chacun a sa propre vision de la musique mais la tendance actuelle pousse nettement à la surconsommation rapide. On télécharge, on écoute et en télécharge, on écoute… Et souvent même on n’écoute pas .Nous avons tous peut-être des gigas de musique dans nos iPods que l’on écoute quasiment jamais. Donc là nous proposons six morceaux et les gens n’ont donc que six morceaux à assimiler avec donc une plus grande facilité à assimiler. Ensuite en six morceaux, nous pouvons plus facilement créer une cohésion, un univers spécifique. Alors que parfois sur un album tu te demandes vraiment ce que certains titres viennent foutre au milieu.

C’est un peu la tendance de vouloir absolument combler le vide, atteindre le nombre de titres ou de minutes nécessaires. De notre côté, nous ne cherchons pas le nombre mais vraiment atteindre une certaine qualité. Et puis on parle d’un EP mais en plus des six chansons il y a également trois titres acoustiques pour un total de près de quarante-deux minutes de musique. Alors que certains disques dépassent à peine les trente. Donc nous pourrions le vendre comme un album mais nous n’avons pas envie de se foutre de la gueule du monde

 

06. Pour la vente vous vous en chargez-vous-même, donc le bout de la démarche n’aurait-elle pas été de faire qu’une distribution digitale ?

Oui nous vendons une version physique de l’album, un joli digipak. Et nous sommes assez attachés à l’objet lui-même. Par exemple nous ne nous serions pas embêtés à faire une si jolie pochette pour ne pas l’imprimer. J’en ai un peu marre de cette mode de tout dématérialisé, les films, les jeux… En réalité tu n’as rien, c’est du vent. Si tu perds ton ordinateur ou si la boite fait faillite… tu perds tout. Moi mon vieil album d’Highway to Hell de 1983 il marche toujours et je peux continuer à l’écouter.

Alors que mon PC ou mon Cloud j’en sais rien. En plus souvent c’est de la qualité de merde en mp3 et donc si moi je me fais chier à enregistrer c’est pour un objet et une qualité de son. Nous aimons avoir l’objet en main. Nous adorerions pouvoir proposer le disque en vinyle voir même en vinyle picture-disc mais cela serait horriblement cher. Mais ce serait terrible. Appel aux labels intéressés pour nous sortir en vinyle ! (rires)

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07. Que pouvez-vous nous dire des sessions d'enregistrement de Bloody Jane’s Shore ? Avez-vous changé votre façon de travailler par rapport à Pay Your Dues ?

Lors de l’enregistrement il y a surtout eu une grosse modification c’est que là nous avons enregistré la base basse / batterie en live. En même temps, directement dans la régie les deux. Les deux prises de son étaient vraiment faites en simultané. On voulait pousser le vice à mettre également les guitares en live mais les contraintes techniques nous ont limités là-dessus et on n’a finalement pas pu la faire. Avec ces deux instrumentas enregistrés en live nous voulions toucher du doigt et transmettre un peu de l’énergie que nous pouvons dégager sur scène. On récupère ainsi le côté rentre-dedans de la section rythmique que nous avons d’habitude.

C’est que le batteur quand il joue tout seul avec son casque sur la tête, au click, avec une pauvre guitare témoin, même s’il essaye de s’y mettre, on sent bien qu’il ne peut dégager la même énergie que si Alex est à côté de lui avec la basse. Nous recréons l’alchimie qui existe entre nous quatre. Et nous ferons ainsi désormais car quand je vois musicalement le résultat au niveau du son, je ne vois pas revenir sur du piste à piste à piste. Nous sommes plutôt heureux du rendu. Nous utilisons du matériel analogique, pour les guitares nous avons de vrais amplis, des vraies pédales analogiques mais après, par contre, cela fini dans un ordinateur. Malheureusement nous n’avons pas les moyens de nous payer un studio à bandes avec une table de mixage à lampes.

Le but de l’enregistrement analogique est d’avoir ce côté organique justement. On ne veut pas d’un truc virtuel qui nous dit quelle fréquence machin… Cela peut correspondre à l’approche de certains groupes, à certains styles mais cela ne correspond pas à notre idée de notre musique. On aime l’idée ampli avec un micro devant.

 

08. De votre point de vue quelles sont les principales évolutions entre vos deux dernières sorties ?

En fait, autour de nous, nous sommes conseillés par des puristes du son qui cherchent l’épure, sans fioriture ni effet. Donc on nous disait que là non ce n’était pas la peine de doubler le chant sur cette partie-là… Tu as un joli feeling sur cette voix. Oui mais je peux mettre aussi un joli feeling sur deux voix. Oui mais non… Cette guitare ne la double pas, cela ne vaut pas le coup etc… Et donc nous avons été d’une certaine façon bridés par nos divers ingé-son.

Cela a créé de la frustration car d’habitude tu te dis, on essaye et on verra et là on n’a pas pu essayer. Car aussi contrainte de temps. Nous étions dans des studios que nous louions et nous avions une plage de quinze jours et donc tu arrives au treizième jour on te disant que tu aimerais bien tester ça ou ça mais il nous manque le chant et donc on plaque le chant… Là nous avions le studio à disposition et on a vraiment pris cela comme un laboratoire, on a testé des trucs, beaucoup n’ont pas été conservés. Ainsi on a essayé, doubler des parties de guitare ou de voix si cela nous chantait. Et le résultat nous plait.

 

09. Comment s’opère la magie au sein du groupe et nait une nouvelle chanson ? Quelle est la dynamique interne ?

L’un de nous arrive avec un riff de guitare ou idée de mélodie vocale et ensuite on va le proposer en répétition aux autres et on va essayer de broder autour de cela, une basse, une batterie. On parle d’une idée individuelle et ensuite cela se collectivise. Parfois on peut même arrivé avec une chanson bien avancée sans que rien ne soit imposé aux autres. Chacun va lors, sur cette base, apporter sa patte, son feeling et son savoir-faire. Chacun reste responsable de sa partie et comme on joue ensemble depuis six ans nous parvenons à retomber sur nos pattes et proposer une chanson homogène et qui plait à tous.

Nous avons cette émulation entre nous car l’un propose une chose et l’autre va réagir dessus… On enregistre souvent sur un petit enregistreur numérique et en réécoute ensuite pour prendre un peu de distance et voir ce qui passe bien ou ne passe pas.

 

10. Comment travaillez-vous en général l’aspect visuel comme la pochette et cette fois-ci en particulier avec Pierre Lazarevic ?

Et bien en fait Pierre est un ami (https://www.facebook.com/pierrelazarevicillustrationsorders). Et c’est vraiment un EP fait à base de potes, en communauté. Nico Sarda qui nous enregistré et mixé est un pote et au moment de faire l’artwork on se prend à chaque fois la tête car nous ne sommes jamais vraiment au point sur ce que nous voulons exactement. Donc là on est allé voir le pote, on lui a dit que nous aimerions qu’il fasse la cover de l’EP et qu’il devrait s’appeler Bloody Jane’s Shore. Il a dit d’accord mais avait besoin de mots clés.

Donc nous lui avons donné les paroles de la chanson titre, en écrivant les paroles j’avais l’idée d’un univers un peu Mad Max, ce côté désertique, Arizona comme tu le disais tout à l’heure. Il a lu les paroles et a dit ok, vous me donnez un mois. Je ne vous montre pas les étapes intermédiaires, vous prenez ou pas. Il a posé les planches et c’était exactement ce que j’avais en tête quand j’ai écrit ce morceau. Cela a fonctionné tout de suite. Nous avons un super visuel car le mec est super talentueux. Le côté BD, Comics, nous tient à cœur. C’est important à nos yeux car nous aimons l’objet. Donc une super cover reste agréable.

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11. Quels sont vos espoirs et attentes pour WILD DAWN ?

A court terme, dans deux semaines, nous rentrons en studio pour déjà enregistrer la suite. Cela ne sortira pas tout de suite et on ne va pas en dire beaucoup mais tout est déjà dans les tuyaux. Nous battons le fer tant qu’il est chaud car le pote Nico (Sarsa) avec lequel on va retravailler va être papa et étant dans la démarche de sortir un EP plus souvent et donc ne pas attendre à nouveau deux ans.

Donc à court terme ce nouvel EP et à moyen terme, je voudrais que l’on puisse franchir les frontières françaises. Là nous sommes sur des plans pour la Russie et le Japon. On essaye de voir, on monte les dossiers. En ce moment on compose avec des dates qui vont tomber.

 

12. Comment voyez-vous la scène métal française vu d’Orléans?

On la voit galérer grave, avec pleins de supers groupes et un vrai vivier de fan mais c’est quand même super dur. Sans être une grosse machine, les gens peinent à se déplacer en concert. C’est dur pour AC/DC au Stade de France mais il reste par contre plein de place pour THE ANSWER ce soir au Divan du Monde. Les fans doivent venir aux concerts pour les soutenir. Il y a des groupes et des fans, ils doivent juste se rencontrer.

Maintenant il manque nettement de support envers les groupes français. C’est mon mini coup de gueule. Un groupe va faire une très bonne musique, objectivement aussi bonne dans le même genre qu’un groupe étranger et pourtant les médias vont favoriser le groupe étranger. Et ensuite on vient te dire qu’il faut aider la scène locale. Souvent les médias ne nous mettent pas en valeur, nous groupe français.

 

Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:

01. Quelle est votre chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

« Master of Puppets » de METALLICA et “Thunderstruck” d’AC/DC

 

02. Premier album acheté ?

Master of Puppets de METALLICA et AC/DC If You Want Blood

 

03. Dernier album acheté ?

L’Enfant Sauvage de GOJIRA SNARKY PUPPY We Like It Here

 

04. D’où est venue l’étincelle qui t’as donné envie de devenir musicien ?

METALLICA encore et toujours, quand j’ai vu le solo de « Master of Puppets », je me suis dit qu’un jour j’arriverai à le jouer. Le Live à Donington d’AC/DC, la marée du monde, la batteur avec deux gros tom et le lutin avec sa casquette carrée, j’adore !!!!

 

Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)

 

Chronique de l'album ici

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