Pete Helmkamp, plus qu’un nom, une valeur sûre, un artiste qui a su, au fil de ses différents projets, aligner des albums douloureusement efficaces (je pense plus particulièrement à Angelcorpse, enfin vu en live cette année au Netherlands Deathfest). Cette fois, hors de question de s’entourer d’autres musiciens, Pete nous livre, à en croire la fiche promo, son tout premier vrai projet solo, Abhomine. Et comme vous vous en doutez, on est loin du bal musette.

Larvae Offal Swine est une ode au Metal old school rugueux, brut, sans concessions. Dès le premier morceau, Abhomine saisit l’auditeur à la gorge avec une haine rare et ne le relâche qu’après lui avoir craché toute sa rancœur à la face. Abhomine joue vite, Abhomine joue fort, quitte à devenir brouillon lorsque le tempo devient plus élevé. Eh oui, la production est à l’image du propos : rugueuse, brute, avec une basse noyée dans les riffs eux-mêmes allègrement enchevêtrés dans la batterie. Même au casque, il devient parfois (souvent ?) difficile d’y retrouver ses jeunes. J’ai beau aimer les productions roots, certainement lorsqu’il est question de Black Metal, je trouve ici qu’une prod’ un peu plus claire aurait pu sensiblement renforcer l’impact de cet album.

Plus « accessible » qu’un Revenge (même si tout est relatif), plus actif qu’un Angelcorpse qui se borne à de trop rares apparitions en live, Abhomine nous livre un des albums les plus radicaux de l’année, à défaut d’être un des plus efficaces. On regrettera juste cette prod’ brouillonne qui, paradoxalement, réduit la force de frappe du propos tout en y ajoutant une touche de sauvagerie incontrôlée.

Mister Patate (7,5/10)

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Osmose Productions / 2016
Tracklist (26:34) 1. Intro 2. Buried With Pig 3. Kapos And Whores 4. Crown of Flies 5. Blackmaguswhitehouse 6. Narcocult 7. Reptile Annunciation 8. Nest of Disgust 9. Outro