Un album-concept, une signature chez Sony Music au niveau international (sauf aux States, où ils sont restés chez Metal Blade), un nouveau batteur en studio (le monstrueux Tobias Gustafsson) et toujours Andy Sneap aux manettes : pour le dixième album, Amon Amarth n’a rien laissé au hasard et a mis les petits plats dans les grands. On sent une volonté du groupe d’encore franchir un palier et, qui sait, de gagner un statut de headliner incontestable. Sur le papier, rien ne pourrait se mettre sur le chemin des Vikings… mais qu’en est-il réellement ?

Une petite remarque avant de se pencher sur ce nouvel opus : le streaming proposé par le label étant de qualité assez limitée, je ne me prononcerai pas sur la production. Ceci dit 1. Une bonne compo parvient à te choper par les tripes même avec un son de merde et 2. avec Andy Sneap aux commandes, on peut s’attendre à du caviar.

Parlons-en, donc, de ces compos. Johan et ses comparses se penchent ici sur les Jomsvikings, une tribu de mercenaires Vikings dont l’existence n’est pas établie à 100 % et réputée pour son courage et sa bravoure, en y ajoutant une histoire d’amour, de trahison, de révolte, etc. Au niveau de l’emballage, donc, Amon Amarth a su vraiment passer un cap et nous propose une histoire subdivisée en 11 chapitres. Le son est (probablement) bon, le concept tient la route et les compos sont vraiment efficaces. Dès « First Kill », Amon Amarth nous plonge en terrain connu. L’équilibre entre brutalité et mélodie est habilement maintenu, on sent aussi un gros travail au niveau des grattes avec des lignes de guitare qui font mouche. Le plus frappant, au niveau de la guitare, est justement la capacité du groupe à sonner « familier » sans pour autant tomber dans la redite ou la resucée d’albums précédents. L’identité du groupe est flagrante, et pourtant on se surprend à toujours ressentir un côté frais et original. On notera également une prestation plus que convaincante de Tobias derrière les fûts (mais engagez-le définitivement, bordel !) et un Johan Hegg au sommet de son art.

J’ai du mal à déceler la moindre faille dans cet album. Les compos sont toujours aussi prenantes et guerrières, même « Raise Your Horns » et son refrain de chanson à boire me donne envie de mettre un pied sur la table et de reprendre le refrain en bombant le torse et en brandissant une chope d’un litre, l’album ne souffre d’aucun temps mort et le groupe semble plus affûté que jamais.

Amon Amarth vient-il de se faire une place de headliner incontournable ? Difficile à dire, tant les goûts du grand public sont parfois inattendus, voire inexplicables. Toujours est-il que Jomsviking frappe très fort et fait figure, alors que nous ne sommes qu’en mars, de concurrent sérieux au top 3 des meilleurs albums de l’année (à plus forte raison parce que sa touche mélodique lui permet de contenter aussi les auditeurs moins versés dans la pure brutalité musicale).

Mister Brute Porn (9/10)

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Metal Blade Records – Sony Music / 2016
Tracklist (52:08) 1. First Kill 2. Wanderer 3. On a Sea of Blood 4. One Against All 5. Raise Your Horns 6. The Way of Vikings 7. At Dawn’s First Light 8. One Thousand Burning Arrows 9. Vengeance Is My Name 10. A Dream That Cannot Be (featuring Doro Pesch) 11. Back on Northern Shores