oshy_18012016_GazpachChaque nouvel opus des norvégiens de GAZPACHO est attendu avec un mélange d’appréhension et d’excitation par votre serviteur. Nos amis sont hyper talentueux, ils ont rarement déçu mais, en même temps, le foisonnement de leur musique et leur démarche musicale parfois alambiquée complique les choses et rende l’immersion dans leur univers musical éprouvant. Après March of Ghosts (2012 – chronique ici) puis Demon (2014 – chronique ), voici le neuvième chapitre de leurs aventures, Molok.

Comme souvent, Molok s’ouvre tout en douceur et en subtilité avec un « Park Bench » bourré d’émotions et de cette légèreté aérienne qui fait tout le charme des norvégiens. Une petite mélodie, discrète accompagne la voix enchanteresse Jan-Henrik Ohme. Quelques chœurs ici et là, des instruments acoustiques et une sensibilité à fleur de peau illumine cette première chanson. L’auditeur n’a qu’à fermer les yeux et se laisser bercer pour cette musique câline et enivrante. « The Master’s Voice » poursuit sur la même lancée avec sa guitare aérienne à la PINK FLOYD et un propos réduit à une très simple expression, une caresse… L’intensité augmente à intervalle régulier mais sans violence ni brutalité. L’éclectisme reste la règle, GAZPACHO prenant un malin plaisir à varier les ambiances et on retrouve les touches slaves (« Bela Kiss ») déjà entrevues sur Demon. Assez doux et contemplatif dans l’ensemble, Molok tranche dans sa musique par rapport au sérieux du sujet abordés et des thèmes balayés. Encore plus que par la passé, les norvégiens ont souhaité épurer au maximum leur musique, les compositions sont plutôt courtes et les envolées restent limitées au strict minimum. Une petite mélodie suffit comme sur un « ABC » tout simple sur la forme comme sur le fond. GAZPACHO a su s’économiser pour extraire la substantifique moelle de son rock progressif. On croirait parfois entendre un Peter Gabriel période Passion. Molok se termine comme il a commencé via un titre long de presque dix minutes, « Molok Rising », très doux et contemplatif. De multiples sonorités exotiques viennent enrichir un propos sans violence ni éruption, aussi épais sur l’émotion et le message qu’il est léger dans l’intensité.

L’écoute de ce neuvième album de GAZPACHO risque d’en dérouter plus d’un. Les compostions riches et colorées, hyper accrocheuses, manquent à l’appel au profit d’un album homogène tout en douceur favorisant la réflexion à long terme sur l’impact immédiat. Molok est un album compliqué, riche de sa simplicité, qui nécessitera bien des écoutes pour se laisser apprivoiser. Les norvégiens sont décidemment des gens surprenant…

Oshyrya (08/10)

 

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Kscope / 2015

Tracklist (44:41 mn) 01. Park Bench 02. The Master’s Voice 03. Bela Kiss 04. Know Your Time 05. Choir of Ancestors 06. ABC 07. Algorithm 08. Alarm 09. Molok Rising