oshy_24042016_HakeAvec The Mountain (chronique ici) en 2013, HAKEN avait su marquer les esprits et s’imposer en bonne position parmi les groupes de métal progressif à surveiller de très près. Au carrefour de très nombreux genres musicaux, les britanniques offrent une musique à la complexe et généreuse pour le plus grand plaisir des amateurs. Depuis 2013, les londoniens n’ont pas chômé, enregistrant un changement de bassiste avec l’arrivée de Conner Green, et en publiant un premier EP, Restoration, fin 2014. Afin d’intégrer au mieux Green et prolonger le plaisir en proposant des nouvelles versions de trois compositions extraites de leur démo de 2008, Enter the 5th Dimension. Après de longs mois de travail et de création, ils se rappellent à notre bon souvenir grâce à ce quatrième album, Affinity.

La pochette donne d’entrée le ton de ce nouvel opus à travers cette image old-school qui rappelle les débuts de l’informatique grand public. Mais ce clin d’œil n’est pas que visuel car des titres comme « 1985 » se plaisent à ramener du passé des sonorités électro typiques de l’époque. HAKEN propose une nouvelle fois plus d’une heure de musique organisée en neuf chansons dont trois s’avèrent beaucoup plus copieuses que les autres. Les britanniques n’hésitent à développer leur propos sur neuf ou quinze minutes si cela s’impose à eux pour aller au bout de leur démarche artistique. Après l’intro instrumentale traditionnelle, entre rock et électro, les débats débutent par un « Initiate » typique du style de cette nouvelle vague progressive. Vous penserez aux allemands de THE INTERSPHERE, aux australiens de KARNIVOOL ou encore aux américains de JOLLY. HAKEN mélange avec talent et grâce approche mélodique et virtuosité technique, passages doux et moments de grande intensité… Pas très facile à digérer à la première écoute, le charme agit par petites touches et toute la richesse du propos éclate alors.

Autre force et patte singulière d’HAKEN, un gros travail est fait au niveau des harmonies vocales. Ross Jennings mène les débats de sa voix enchanteresse, les montées dans les aigus ne lui font pas peur mais le propos reste toujours maîtrisé. Et puis tout le monde chante dans ce groupe ce qui offre aux britanniques un vaste champ des possibles. « The Architect » en surprendra plus d’un à travers les multiples atmosphères proposées, du plus calme au plus sombre. L’ombre d’un DREAM THEATER plane particulièrement sur ce titre grâce à la maestria technique affichée de bout en bout (signalons la présence d’Einar Solberg de LEPROUS sur ce titre). Rien à redire du côté du son, la production magnifie encore le travail de composition. Le mixage et le mastering ont été confiés aux bons soins de Jens Bogren, ceci expliquant cela…

Après un The Mountain déjà bluffant, HAKEN enfonce encore le clou et frappe très fort avec un album racé et touffu. Les britanniques nous offrent un numéro de funambule musical et virevoltent sous nos yeux ébahis. Les titres courts font mouches et les compositions plus longues séduisent par leur intelligence et leur richesse. Les clins d’œil nostalgiques et les sonorités du passé ne peuvent que faire plaisir au trentenaire que je suis. Bravo et respect tout simplement.

Oshyrya (09/10)

 

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InsideOut Music / 2016

Tracklist (61:27 mn) 01. affinity.exe 02. Initiate 03. 1985 04. Lapse 05. The Architect 06. Earthrise 07. Red Giant 08. The Endless Knot 09. Bound By Gravity