MegadethDystopiaEndgame, Super Collider, Th1rt3en... les trois derniers albums de Megadeth n'avaient rien de folichon et faisaient figure de descente aux enfers agrémentée de vagues sursauts qui entretenaient un mince espoir. De plus en plus réduit au fil des ans… Cela dit, Dave Mustaine nous a habitués depuis un bail à sortir des albums peu inspirés, les plus anciens n'ont pas oublié l'album "Risk" en 1999, qui sonnait comme la fin d'un age d'or (1986-1992), avec en prime le départ du guitariste Marty Friedman, qui poursuit depuis sa carrière de demi dieu vivant au Japon. Après tout il pouvait bien débrancher Rattlehead le rouquin, s'il n'a pas rattrapé les ventes de Metallica, il n'en demeure pas moins que Megadeth à écoulé 50 millions d'albums. De quoi entretenir ses vignes confortablement, hé bien non, il s'entête. De là à penser qu'il sortira des albums jusqu'a l'arrêt des Anthrax, Metallica et Slayer, il n'y a qu'un pas….

Compte tenu des dernières sorties, personne dans la rédaction n'était pressé d'écouter ce quinzième album qui sort 30 ans après le monumental Peace Sells… But Who's Buying . Pourtant les nouvelles suscitaient la curiosité. L'annonce du nouveau line up avec l'arrivée de Kiko Loureiro d'Angra à la guitare et du batteur Chris Adler de Lamb Of God, mettaient en appétit, et faisait oublier la tentative avortée de réunion du line up de la période Rust In Peace, avec Nick Menza derrière les fûts et Marty Friedman, le guitariste frisé le plus doué de l'univers selon ses fans japonais. En prime, Dave Ellefson annonçait la couleu : pas de single prémaché pour la radio, retour à une tonalité agressive, qui ne pouvait que faire plaisir au dernier carré de fans en manque de riffs saccadés comme au bon vieux temps.

Armé d'une production bétonnée, mixé par un expert en matière de gros son, Josh Wilbur (qui s'est chargé de Lamb Of God ou Gojira), l'album démarre sous les meilleurs auspices, riffs acérés, solis, et section rythmique qui tabasse, avec le chant de Dave Mustaine si reconnaissable entre tous (exception faite du titre « À tout le monde » ou il tentait de se faire passer pour Stefan Eicher). Mais méfiance, Dave nous a déjà fait le coup ces dernières années de nous mettre en vitrine un bon titre acrrocheur pour se vautrer dans la mélasse par la suite. « Dystopia » prend le relais, rapide, un arrière goût de « Holy Wars » pas désagréable, et qui ne fait pas semblant de sauter à la gorge pour conclure. « Fatal illusion » entretient l'espoir d'un retour en forme avec un riff de guitare qui écrabouille. On retiendra qu'on entend bien la basse, une fois encore le retour au thrash est palpable. On se le prend en pleine tronche, quand le groupe accélère c'est imparable. « Fatal lllusion » nous ressort sans doute des plans exhumés du titre « Black Friday » de 1986, mais boosté au goût du jour, il frappe fort.  Et on aime ça.

C'est bien ce que réclamaient les dégoutés de Risk et d'autres mièvreries mollassonnes après tout… Le retour au thrash d'antan, Mustaine le fait en y mettant les formes, la vieille recette nous est resservie avec un son en béton et une exécution qui fait plaisir à entendre. Entouré de musiciens hors pair, Mustaine à su s'entourer d'un line up qui joue comme s'il tournait depuis des années. Et ça fonctionne au poil. « Poisonous Shadows » participé à la composition du titre. Appréciez les orchestrations en fin de morceau histoire d'ajouter un poil de finesse dans ce monde de brutes.
Et cela se confirme sur l'instrumental « Conquer Or Die ».  L'album ne se dégonfle pas comme une baudruche, Mustaine et ses comparses ont des munitions et en font bon usage, l'irrésistible  « Lying In State » déboule à toute vitesse et pilonnne à tout va. Jouissif. En fin d'album (pas la version Spotify ou la Japonaise qui ont chacune un titre supplémentaire différents, de bonne tenue d'ailleurs), le groupe propose une reprise du groupe punk californien Fear (cllin d'oeil de Dave à son pote Lee), elle colle parfaitement à l'album et son ambiance un poil malsaine comme on aime.

À quoi reconnait-on un bon album ? C'est bien simple, soit c'est un album de Slayer, soit c'est un album qu'on écoute à plusieurs reprises sans tiquer avec plaisir. A l'heure ou Anthrax se prend les pieds dans le tapis et propose une bouse tiède en guise d'album, ou Slayer n'est plus que l'ombre de lui même et ou Metallica prend son temps… C'est Dave Mustaine qui reprend la couronne. Avec la manière.On ne l'avait pas vu venir celle là.

Hamster (09/10)

 

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Tradecraft – Unversal / 2016

Track Listing (46 48) : 01. The Threat is Real 02. Dystopia 03. Fatal Illusion 04. Death From Within 05. Bullet To The Brain 06. Post American World 07. Poisonous Shadows 08. Conquer or Die 09. Lying in State 10. The Emperor 11. Foreign Policy