oshy_20112016_skalmAvec une jolie régularité, les hordes Vikings venues d’Islande viennent naviguer le long de nos côtes et n’hésitent pas ici ou là à prendre pied sur le terre ferme et à se livrer au pillage de nos territoires. Deux années après Með Vættum (chronique ici) voici le sextet de retour avec Vögguvísur Yggdrasils. Et le voyage annoncé ne concerne rien de moins que les neufs mondes, d’Asgard en haut à Helheim en bas. C’est n’est pas la première fois qu’un tel périple se présente à nous, THERION avait déjà tenté l’aventure avec Secret of the Runes en 2001.

En quatre albums, SKALMOLD a su faire son trou mais fait pourtant face à la critique à force de proposer encore et encore la même recette. Vous allez me dire que d’autres avant eux font de même (AMON AMARTH) pour ne pas le citer mais pourtant les islandais lassent plus vite que les suédois. Les bons gros riffs qui tâchent sont bien là ainsi que les rythmiques pachydermiques et le chant caverneux de Björgvin Sigurðsson. Oui c’est guerrier à souhait, blindé de testostérone mais il manque le souffle époque et la beauté brutale aperçue sur Börn Loka. Quand les islandais s’en donnent les moyens, ils deviennent rapidement bien meilleurs comme sur un « Niðavellir ». La finesse et violence se mêlent alors pour un résultat bien supérieur. Dans l’ensemble, SKALMOLD semble jouer la sécurité et continue de labourer un champ déjà bien connu de tous les amateurs de viking métal. La fraicheur et la vivacité des débuts semblent avoir disparues du paysage depuis deux albums maintenant.

Les chansons s’enchainent et une certaine lassitude s’installe, le sentiment d’avoir déjà entendu telle ou telle mélodie même si l’écrin s’avère tout neuf. L’ombre d’un ENSLAVED plane ici et là et rappelle à tous que SKALMOLD n’est pas issu d’une génération spontanée mais aussi le fruit de différentes influences. Peu de groupes viennent d’Islande mais ils partagent bien des éléments avec leurs camarades scandinaves. Il faut attendre « Ásgarður » pour l’oreille se tende à nouveau à l’écoute de passages en chant clair. Cette petite respiration nous prépare à la déferlante « Helheimur », furieuse et violente à souhait.

Entendons-nous bien, Vögguvísur Yggdrasils est loin d’être mauvais, il contient tous les ingrédients attendus mais la magie fédératrice et le petit plus salvateur sont aux abonnés absents. Le groupe joue la sécurité et rentre dans le rang. L’hiver arrive, voici de quoi vous réchauffer.

Oshyrya (06/10)

 

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Napalm Records / 2016

Tracklist (50:32 mn) 01. Múspell 02. Niflheimur 03. Niðavellir 04. Miðgarður 05. Útgarður 06. Álfheimur 07. Ásgarður 08. Helheimur 09. Vanaheimur