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Débarquer au milieu d’une fête, c’est étrange. L’ambiance est déjà installée, les convives sont au taquet, on se sent en décalage. Cette impression s’estompe vite. Ici commence mon Hellfest.

Arrivé en plein milieu du concert d’Ugly Kid Joe, la température est au maximum. Whitfield Crane n’a rien perdu de sa superbe. Son orchestre se débrouille très bien avec les vieux tubes « Milkman son » et le définitif « Everything about you », repris en chœur par la foule.

Les choses sérieuses commencent avec Blood Ceremony. Le groupe de la belle Alia O’Brien nous délivre un occult rock de qualité. Les zicos sont en place et se donnent au maximum. La set-list donne la priorité aux excellents The Eldritch dark et Lord of Misrule. Le quatuor rafle la mise avec des tubes solides (« Goodbye Gemini », « The magician »). L’utilisation de la flûte traversière fait planer l’influence de Jethro Tull tout au long du show. Preuve du bon goût des Canadiens.

Changement d’univers, les trublions de Steel Panther investissent la Mainstage principale. Comme à la grande époque glam 80’s, les quatre membres surjouent. Extravagant et paillard (« 17 girls in a row »), le heavy glam de Steel Panther reste réjouissant. Assez pour chanter leurs hymnes (« Community property », « Glory hole ») et passer un bon moment.

Dee Snider a remplacé au pied levé un W.A.S.P démissionnaire. Hélas, le public y perd au change : les titres solos n’emballent pas vraiment. Hormis une reprise réussie de Nine Inch Nails (« Head like a hole ») et un sincère hommage à Chris Cornell (« Outshined »), c’est le calme plat. Dee Snider fait quand même l’unanimité avec les hits de Twisted Sister (« The kids are back », « I wanna rock »), malgré une abominable intro piano/voix sur « We’re gonna take it ».

Trust, sera de meilleure qualité. Après l’échauffement, le concert commence avec « Marche ou crève ». Norbert Krief est incroyable. Le vieux rockeur enchaîne riffs et solos avec ferveur. Bernie Bonvoisin ne change pas malgré les années. Si le chant n’est pas toujours parfait, la conviction et le charisme du bonhomme font l’affaire. La set-list n’est pas évidente, certains indispensables manquent à l’appel, mais la leçon de rock est donnée. Le récital se finit avec le nécessaire « Antisocial ». Bernie quitte la scène en lançant « Restez en colère ! ». Classieux. Ces mecs imposent une chose : le respect.

Arrivent les vieux briscards de Saxon sur la seconde Mainstage. Concert impeccable. C’est un véritable best-of : « Motorcycle man », « Power and the glory », « Heavy metal thunder », « 747 (strangers in the night) », « Crusader » et « Wheels of steel » s’écoutent toujours avec ferveur.

Primus, groupe rare dans nos contrées, est maintenant attendu. La Valley est pleine comme un œuf. Les fans patientent, la bave aux lèvres. D’autant plus que c’est le Primus « canal historique » (Claypool/Lalonde/Alexander) qui se produit ce soir. La lumière s’éteint et le trio embraye, sans attendre avec « Those Damned Blue-Collar Tweekers » d’anthologie. Les Claypool donne ce qu’on attend d’un show de Primus : musique indescriptible, interprétation sans faille, attitude dingo et voix de canard. S’ensuit une flopée de tubes frappadingues : « Too many puppies », « Wynona’s big brown beaver », « Frizzle fry », « Mr. Krinkle ». Le set se clôt sur un « My name is Mud » étiré au possible. C’est sans équivoque le concert de la journée.

En route pour la Mainstage et la légende Aerosmith. Pour sa tournée d’adieu, le groupe de Joe Perry et Steven Tyler affiche complet. Mais, ça commence mal. Le groupe a la mauvaise idée de commencer avec le très nul « Let the music do the talking ». Pire, la voix du père Tyler peine beaucoup. Dernière chance avec « Young Lust », taillé en pièces. Le calvaire continue avec le massacre de « Living on the edge ». C’en est trop, les oreilles saignent, il faut partir.

A la Valley, nous retrouvons nos esprits. Au programme, une grosse déflagration stoner-rock. Habitué des lieux, John Garcia s’est embarqué avec Slo Burn sur une mini tournée de festivals. L’ambiance reste chaude malgré l’heure tardive. Le public ressort en sueur, heureux d’avoir assisté à une prestation rare, voire unique.

La journée se finit sur cette bonne impression. Tant pis pour les excellents Deafheaven, la fatigue aura eu raison de nous.

(To be Continued…)

Nico.