Avec la précision d’un métronome, tous les deux ans, les espagnols de DIABULUS IN MUSICA reviennent nous voir avec un nouvel opus sous le bras. Et pourtant à l’écoute de ces chansons, difficile de ne pas penser qu’il faut quand même un sacré bout de temps pour pouvoir composer des titres aussi chargées et complexes, pour mettre au point toutes ces orchestrations et tous ces chœurs. Mais cela ne semble pas effrayer Gorka Elso (claviers & chant death) et Zuberoa Aznárez (chant) qui mène ce navire contre vents et marées depuis plus d’une décennie maintenant.

Le line-up est désormais à nouveau stabilisé depuis 2013 et les cinq comparses d’Argia (chronique ici) restent fidèles au poste. La marque de fabrique de DIABULUS IN MUSICA a toujours été ce mélange entre ombre et lumière entre violence et douceur, entre agressivité et mélodie. Le ton général reste assez sombre mais les coups de boutoir tranchants des guitares se voient équilibrés par les multiples couches d’orchestrations et la voix cristalline d’Aznárez. Histoire d’enfoncer le clou, les espagnols utilisent également par petite touche le chant extrême, histoire de souligner encore plus l’effet « la Belle et la Bête ». D’entrée, les riffs et la rythmique ultra rapides, agressives, « d’Earthly Illusions » imposent le respect avant que la machine DIABULUS IN MUSICA se mette en branle avec le chant féminin et les chœurs. Ce contraste s’avère toujours très intelligemment amené et reste l’une des grandes forces du groupe. Difficile de résister à ce mélange si bien maîtrisé.

Les espagnols sont restés raisonnable sur ce Dirge For The Archons avec des titres calibrés autour des cinq minutes pour éviter de lasser l’auditeur. Avec toute cette guimauve apportée par les orchestrations et les chœurs, le mélange pourrait vite devenir indigeste. Mais en raccourcissant leur propos, les espagnols évitent cet écueil et montrent au contraire tout leur savoir-faire. Le disque passe à toute vitesse, avec naturel et chaque nouvelle chanson apporte sa petite touche personnelle. « Marble Embrace » fait des merveilles avec cette petite touche électro en introduction avant que le chant clair et le chant extrême ne s’échangent des politesses. Rien à dire sur le son et la production de ce disque, une petite merveille signé Jacob Hansen qui a su proposé un mixage et un mastering à la fois puissant et limpide. Toutes les nuances de la musique du groupe sont mises à l’honneur.

Avec un peu de recul, difficile de ne pas penser à SIRENIA à l’écoute de ce disque tant les deux groupes partagent une démarche très similaire. Mais autant les norvégiens soufflent le chaud et le froid autant les espagnols ne nous en jamais vraiment déçus. Ajoutez au plaisir des oreilles le plaisir des yeux avec une très jolie pochette signée Stefan Heilemann et vous avez une des disques majeurs de cette fin d’année 2016.

Oshyrya (8,5/10)

 

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Napalm Records / 2016

Tracklist (53:57 mn) 01. Battle of Atlantis 02. Earthly Illusions 03. Marble Embrace 04. Invisible 05. Crimson Gale 06. Ring Around Dark Fairies’ Carousel 07. A Speck in the Universe 08. Hiding form You 09. The Voice of your Dreams 10. The Hawk’s Lament 11. Bane 12. The River of Loss 13. Zauria