Bon, on ne va pas se mentir, il est dimanche matin, vous vous êtes réveillé de bonne humeur, le soleil brille dehors et tout va bien ? Si c’est le cas, n’écoutez pas Loss, le premier album (enfin 30 mn de musique quoi) des danois de LLNN. Vous attendrez d’être au fond du trou, d’être en burn-out professionnel pour découvrir cette petite dose de noirceur à même d’alimenter la bande son de vos meilleurs moments de dépression à venir. Amis poètes guillerets, passez votre chemin, ici tout n’est que violence, ténèbres et cendres.

Après un premier EP autoproduit du nom de Marks, le groupe décide de remettre le couvert et de sortir cette fois-ci un album chez Pelagic Records. Et à part du sang et des larmes vous ne trouverez rien de bien sympathique pendant les trente minutes que dure Loss. Dans un registre parfois pas très loin d’un funeral doom, en un peu moins lent et pachydermique quand même, les danois créent devant nous un mur de son à coup de riff râpeux au possible, la batterie s’en donne à cœur joie au niveau des cymbales surtout. Ajoutez à cela les hurlements du chanteur et vous obtenez un paysage de ruines. Cela sonne au mieux bizarre au pire comme un gloubi-boulga sans queue ni tête. C’est bruyant, incontestablement, mais surtout extrêmement lassant. Difficile de conseiller LLNN à moins de s’en vouloir à soit même ou alors en vouloir à son prochain. Les misanthropes seront ravis, ils vont se faire détester de leurs voisins en deux temps, trois mouvements. La démarche artistique des danois est sans doute sincère mais ils m’ont perdu le long du chemin.

Il est souvent fascinant et même hypnotisant de contempler le néant et l’obscurité insondable mais dans le cas qui nous occupe aujourd’hui, le soufflé retombe rapidement. LLNN ne ménage pas ses efforts pour nos remettre sans cesse la tête sous l’eau mais la lassitude l’emporte malgré tout. Loss est un « plaisir » à consommer avec modération à moins de faire preuve d’un masochisme poussé.

Oshyrya (05/10)

 

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Pelagic Records / 2016

Tracklist (30:17 mn) 01. Rapture 02. Monolith 03. Calamity 04. Loss 05. Depths 06. Voyager