C’est sans fierté aucune que votre serviteur doit avouer avoir complètement oublié l’existence de THE MIDNIGHT GHOST TRAIN. Et pourtant, le précédent opus des américains, Cold Was The Ground, ne date que de deux ans et avait laissé une impression très positive au moment de sa chronique. Début d’Alzheimer ou mémoire sélective dès qu’il ne s’agit pas de Power Métal symphonique à chanteuse lyrique, Dieu seul le sait. Bref, histoire de se rappeler à notre bon souvenir, le groupe revient après deux années de silence discographique avec Cypress Ave., une galette remplie de onze nouvelles compositions qui s’adresse directement à notre fibre rock.

Originaire du Kansas, le trio s’y connaît naturellement en rock sudiste épais et râpeux. Mais les américains ont toujours cherché à enrichir leur recette de base en y injectant des touches de sludge, funk ou blues. Dès le premier titre « Tonight » difficile de ne pas être à nouveau surpris de la voix de Steve Moss, un timbre profond venant directement de la gorge. Cela colore immédiatement le propos du groupe au même titre que les riffs rugueux et la section basse/batterie âpre à souhait. Ces nouvelles compositions plus ou moins calibrées autour des quatre minutes sonnent de façon très simple mais cela n’enlève rien à leur attractivité naturelle. La basse est omniprésente et groove à souhait sur « Red Eyed Junkie Queen » et le trio s’aventure même sur des rivages hip-hop très dansant avec un « The Boogie Down » léger et frais en compagnie de Sonny Cheeba du groupe CAMP LO. Cette composition colorée dénote du reste de l’album où la profondeur et la mélancolie du propos prennent l’ascendant. Au petit jeu des comparaisons, en dehors des parrains du genre métal et stoner, citons CLUTCH qui se plait aussi à professer un rock ouvert aux multiples influences.

THE MIDNIGHT GHOST TRAIN a su tout au long des années se faire un nom grâce à ses tournées incessantes et l’énergie qu’ils développent sur scène. Leurs chansons sont d’évidence taillées pour la scène. Tout au long de ce Cypress Ave., les américains parviennent à efficacement varier les plaisirs dans l’intensité et dans le rythme. Ils n’innovent pas énormément par rapport aux très nombreux groupes évoluant également dans cette veine rock sudiste/stoner mais réussissent quand même à passer une tête au-dessus de la masse grâce à cette variété dans le propos musical. La lassitude ordinaire met plus de temps à s’installer et l’écoute de l’album reste un bon moment tout au long des onze chansons. Et encore une fois, le timbre de voix de Moss donne un vrai cachet à l’ensemble.

La tournée américaine que le groupe engage dès le 216 août s’avère être particulièrement impressionnante. Rien que pour le mois de septembre, ils se produiront tous les soirs à l’exception du 4 et 5 septembre. C’est la vie et le rêve de tous les wannabee rockers mais on souhaite quand même bien du courage à nos amis car leur musique ne pousse pas à l’économie. Cypress Ave. Possède son lot de brûlots qui feront leur effet sur les planches. Les THE MIDNIGHT GHOST TRAIN sont de gros travailleurs, besogneux et les voici récompensés. Un disque très recommandable.

Oshyrya (08/10)

 

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Napalm Records / 2017
Tracklist (52:32 mn) 01. Tonight 02. Red Eyed Junkie Queen 03. Glenn’s Promise 04. Bury Me Deep 05. The Watchers Nest 06. Break My Love 07. Lemon Trees 08. The Boogie Down 09. Black Wave 10. The Echo 11. I Can’t let you go (Bonus Track)