L’alchimie reste une discipline complexe et mystérieuse. Beaucoup ont essayé et peu ont réussi. Beaucoup pensaient obtenir de l’or et ont terminé avec du plomb. C’est la même chose dans le domaine musical, chaque artiste va venir apporter sa pierre à l’édifice mais le résultat final n’est jamais garanti.

THE ROCK ALCHEMIST est un groupe de rock transalpin né en 2009 à Turin par cinq musiciens expérimentés. La démarche est simple, composer et jouer un musique mettant en avant les chansons et non pas les divers instruments individuellement. Jolie phrase de la biographie du label mais dans les faits cela ne veut pas dire grand-chose. En 2012 sort un premier album, Eyes of Mind, chez Videoradio. Après avoir profité de toutes les opportunités qui se présentaient à eux pour se produire sur scène en Italie, ils débutent en 2016 la travail sur le deuxième opus, Elements. Histoire de mettre tous les atouts de leurs côtés, ils s’entourent des britanniques Chris Sheldon pour la production et le mixage et de John Webber pour le mastering aux AIR Studios de Londres. Le travail porte ses fruits puisque le groupe signe en 2017 chez Lion Music et espère ainsi toucher un plus large public.

Une mauvaise surprise pour commencer sur la forme, avec à peine trente minutes de musique au compteur, Elements sonne forcément un peu chiche. Autre grimace dès les premières minutes, Aldo Garrone, le chanteur affiche un fort accent italien et il sonne particulièrement fragile. Les mélodies vocales peinent à convaincre et cela en devient parfois douloureux pour lui. On ne sent pas de ligne clair, de chemin clairement tracé et il semble parfois louvoyer entre deux mélodies. C’est assez catastrophique sur « Panic Room » et puis cela s’améliore progressivement. Musicalement parlant, ses camarades s’en tirent mieux que lui mais vous ne trouverez pas sur Elements de quoi vous enthousiasmer outre mesure. Le rock/métal proposé est très gentillet, tout un chacun sentira l’application des différents acteurs mais le propos ne prend jamais vraiment son envol. Les refrains n’ont pas l’efficacité attendue et il ne reste pas grand-chose en mémoire à l’issue de chaque écoute. Avec son petit côté folk et des sonorités un peu plus dures, « Phoenix » offre un bon moment tout comme « 27 », une chanson rapide et enlevée. Comme quoi THE ROCK ALCHEMIST possède un certain potentiel mais il ne l’utilise pas efficacement.

Avec Elements, THE ROCK ALCHEMIST souffle le chaud et le froid. La première moitié du disque risque d’en calmer plus d’un alors que la deuxième partie s’avère, dans l’ensemble, beaucoup plus convaincante. Il va falloir que les italiens soient plus rigoureux pour pouvoir se faire une petite place sur la scène européenne. En l’état, ils montrent encore beaucoup trop de faiblesses et de fragilité pour espérer percer.

Oshyrya (5,5/10)

 

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Lion Music / 2017
Tracklist (30:46 mn) 01. Panic Room 02. A-Matrix 03. Cars 04. Phoenix 05. Thrilling Countdown 06. 27 07. Eclipse 08. The Temple