J’avais chié copieusement sur Hate lors de sa sortie (ou devrais-je dire réédition) par Nuclear Blast. Puis, j’avais découvert une facette plus « atmosphérique » de Thy Art Is Murder sur l’album précédent (atmosphérique signifiant ici que le groupe parvient à créer une ambiance, une atmosphère, rien à voir avec le Black Atmo), puis sa capacité à oser en se prêtant au jeu de la reprise sur le split avec The Acacia Strain et Fit For An Autopsy. Malgré un a priori tenace, les Australiens avaient donc su, petit à petit, m’amadouer, me séduire. Après une petite pause, CJ, le frontman du groupe, est de retour parmi les siens, et Dear Desolation déboule dans les bacs.

Et il y a de nouveau à boire et à manger.

Deathcore oblige, Dear Desolation compte son lot de passages très typés Deathcore, pour ne pas dire cliché. Cela a beau être bien exécuté, et bien amené (aucun break ne semble tomber comme un cheveu dans la soupe), cela reste le genre de gimmicks qui me hérisse le poil, à plus forte raison quand le groupe parvient, sur la même compo, à placer un solo qui parvient à faire tourner l’ambiance du morceau ou à créer le genre d’atmosphère que seule une poignée de groupes parvient à générer dans leurs albums.

La question mérite d’être posée : pourquoi Thy Art Is Murder s’obstine-t-il à faire du Deathcore ? Certes, il le fait bien (et pour autant que l’on aime le Deathcore, on en prend plein les mirettes), mais ne gâche-t-il pas un potentiel ? Le groupe ne serait-il pas encore plus efficace s’il s’affranchissait de ses racines purement Deathcore ? Pour l’heure, malgré l’évolution positive (à mes yeux) du groupe, il subsiste toujours cette base « Deathcore générique » qui me déçoit un peu. En réduisant encore cette part de leur musique au profit des atmosphères comme sur « Death Dealer » et ses lignes de gratte, TAIM deviendrait à mes yeux plus efficace. Cependant, et il faut le reconnaître aussi, dans la myriade de groupes fades que compte le Deathcore, TAIM fait figure de valeur sûre qui domine la scène de la tête et des épaules.

Mister Patate (7/10)

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Nuclear Blast Records / 2017
Tracklist (38:17) 1. Slaves Beyond Death 2. The Son of Misery 3. Puppet Master 4. Dear Desolation 5. Death Dealer 6. Man Is the Enemy 7. The Skin of the Serpent 8. Fire in the Sky 9. Into Chaos We Climb 10. The Final Curtain