Ce soir, le concert au Ferrailleur se la joue 100 % doom. True Widow et King Woman se sont donnés rendez-vous à Nantes pour défendre leurs derniers opus respectifs.

King Woman entame les hostilités avec un set d’une demi-heure. Si sur album la formation est convaincante, aujourd’hui le groupe ne fait pas vibrer grand monde. Les voix vaporeuses de Kristina Esfandiari sont noyées sous une tonne d’effets et de réverbération. Le public reste amorphe ; le silence entre les morceaux devient pesant, la faute au peu d’entrain déployé par la chanteuse. C’est d’autant plus dommage car leur album Created in the image of suffering réussit à distiller cette mélancolie musicale dépressive qui a tant manqué aujourd’hui.

Quand True Widow entre sur scène et que les premiers accords résonnent, un palier est franchi. D.H Phillips, Nicole Estill et Slim Tx ne sont pas là pour figurer et entament un set intense. Lent et métronomique, le trio joue principalement des morceaux de l’excellent Avvolgere. Un album très convaincant en live. Les Texans se font plaisir et décrochent la timbale en sublimant les morceaux de leur pièce maîtresse Circumambulation :« Creeper », « Numb Hand » et le formidable « Four teeth ». Ces petits hymnes doom indés remportent l’adhésion du public. Le groupe mélange de façon étonnante shoegaze et doom, deux genres à priori peu compatibles, et accouchent d’un style unique.

True Widow a assuré un show parfait de bout en bout. On ressort hypnotisé, presque groogy, par cette musique lancinante qui, une fois qu’on l’écoute, s’incruste définitivement dans le cortex.

Nico.