Maintenant que leur souci de chanteuse semblent être derrière eux, les allemands de XANDRIA avance à un rythme régulier et propose tous les 2/3 ans un nouvel album pour les fans. Moins connus et moins reconnus que les ténors du genre comme NIGHTWISH ou WITHIN TEMPTATION, ils creusent malgré tout leur sillon. La bonne nouvelle c’est donc la stabilité des membres autour du capitaine et dernier escape du navire, Marco Heubaum. Dianne van Giersbergen reste fidèle derrière le micro et tente de confirmer les bonnes dispositions affichées sur Sacrificium (2014 – chronique ici).

Nombre d’entre vous vont rentrer en contact avec ce disque à travers le premier single, objet d’un clip, « We Are Murderers ». La noirceur et l’agressivité de cette première chanson évoque plus SIRENIA que le XANDRIA habituel. Bien sûr les touches extrêmes restent très légères et les éléments symphonique adoucissent le propos mais les chœurs omniprésents et les quatre mots hurlés de Björn “Speed” Strid de SOILWORK (limite foutage de gueule de mettre cela en avant) évoquent forcément le travail des norvégiens.

Ce virage perdure une bonne partie du disque, les allemands ont clairement durci le ton et proposent un travail plus noir que jamais. Comme son prédécesseur, Theater Of Dimensions est très long, les fans en ont pour leur argent. En dehors de ces quelques évolutions, XANDRIA déploie son talent habituel et ne déçoit pas. Chaque chanson se tient et apporte son lot de bons moments. Tout n’est pas génial mais nos amis ne déméritent jamais. On ne trouve pas ici de complète faute de goût et de compositions vraiment faible. « Forsaken Loveé sonne très NIGHTWISH mais reste sympathique. Le travail sur les orchestrations force le respect même si Heubaum a parfois la main un peu lourde. Ces couches successives de guimauve finissent pas écœurer et l’auditeur attaque le titre fleuve final, « A Theater Of Dimensions » déjà passablement repu.

Dianne van Giersbergen ne déçoit pas et offre une très belle prestation tout au long de ces soixante-quinze minutes. Histoire d’enfoncer le clou au niveau vocal, divers guests ont été priés de venir se joindre à la fête : Henning Basse (FIREWIND), Zaher Zorgati (MYRATH), Björn Strid (SOILWORK) and Ross Thompson (VAN CANTO). Ces voix masculines puissantes apportent un contrepoids intéressant au chant souvent lyrique de la hollandaise. Le tout est mis en musique de façon très efficace par Joost van den Broek à la production. De ce côté-là, XANDRIA peut en montrer au meilleur avec un son mêlant puissance et limpidité.

Pour un septième album, XANDRIA frappe fort et montre un visage plus sombre et agressif que jamais. Cela ne dure jamais très longtemps avant que la mélodie et la douceur ne s’invitent au débat mais le virage est assez prononcé. Nous sommes ici plus proches d’un SIRENIA et d’un DIABULUS IN MUSICA. Toutes les pièces du puzzle sont en place pour faire de XANDRIA un des leaders de la scène métal symphonique européenne. Le succès est au rendez-vous en terres germaniques mais il leur reste encore bien du travail ailleurs.

Oshyrya (08/10)

 

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Napalm Records / 2017

Tracklist (74:37 mn) 01. Where The Heart Is Home 02. Death To The Holy 03. Forsaken Love 04. Call Of Destiny 05. We Are Murderers (We All) 06. Dark Night Of The Soul 07. When The Walls Came Down (Heartache Was Born) 08. Ship Of Doom 09. Ceilí 10. Song For Sorrow And Woe 11. Burn Me 12. Queen Of Hearts Reborn 13. A Theater Of Dimensions