Comme souvent l’habit fait le moine. La pochette a pour objectif d’attirer l’œil et souvent elle inscrit le disque dont elle est l’écrin dans un genre musical reconnaissable. C’est un signe de ralliement pour les fans et adopte donc très souvent les codes du genre. Vous pourrez me trouver de très nombreux contre-exemples mais si vous voyez un dragon ou mage ou un guerrier dans un paysage fantastique, vous aurez rarement tord en pensant vous trouver en face d’un opus de Power / métal symphonique ou mélodique.

Pour notre victime du jour c’est bien la même chose : pin-up tatouée, grosse moto old-school, visuel vintage, pas besoin d’être grand clair pour imaginer faire face une formation heavy rock entre sueur et graisse de moteur avec ZOMBIE MOTORS WRECKING YARD. Nos amis sont originaires de l’état de Victoria en Australie et font leurs débuts discographiques avec ce disque. Malgré leurs origines et leur démarche résolument rock, ils ne s’inscrivent pas dans un veine AC/DC, ROSE TATTOO mais marche plutôt dans les pas d’un CLUTCH ou encore BLACK LABEL SOCIETY. Les guitares sont reines et occupent le terrain. Les riffs épais et old-school valsent de partout et s’apparent à d’imparables rouleau-compresseur. Quelques pointes subtiles émergent ici et là et démontrent la jolie maîtrise technique du guitariste. Basse et batterie apporte leur contribution à l’effort collectif avec une lourdeur et un groove bienvenus. Il manque encore le chant convaincu de Mark pour parfaire le paysage.

Les australiens n’hésitent pas à s’aventurer sur des terres stoner ou southern rock histoire d’enrichir encore le menu. Avec un peu de recul, ces terres ont déjà été labourées bien des fois mais reconnaissons que ZOMBIE MOTORS WRECKING YARD possède un solide savoir-faire. Le juge de paix est simple dans ce genre, si vous n’avez pas envie de taper du pied et de secouer la tête au bout de quelques minutes, le pari est perdu. Pour Supersonic Rock n Roll, le défi ne semble qu’à moitié réussi, « Grind The Grinder » ou « Galactic Motherfucker » font mouche alors que d’autres compositions peinent à susciter l‘intérêt prolongé.

Beaucoup de lecteurs peuvent penser que nous sommes désormais blasés. Ce risque existe mais devant la quantité innombrables de sorties chaque semaine, devenir plus difficiles et pointilleux devient une nécessité. Comme la majorité des publications, ZOMBIE MOTORS WRECKING YARD offre un album solide et très professionnel sur le fond comme sur la forme. Il ne manque pas de bons moments mais ne parvient pas à créer l’étincelle. CE phénomène ne fait de plus en plus rare.

Oshyrya (6,5/10)

 

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Napalm Records / 2017
Tracklist (45:40 mn) 01. Grind The Grinder 02. Dead Smile 03. Galactic Motherfucker 04. Love For Speed 05. Roll n Burn 06. Fight Fight Fight 07. Supersonic Rock n Roll 08. Bad Boy Benny 09. God of No 10. Judas