Finalement, quand on s’appelle Aborted et qu’on aligne les sorties de qualité supérieure depuis l’ep Coronary Reconstruction (et déjà avant, bien entendu, mais certains estiment que Strychnine .213 est une parenthèse honteuse dans la discographie du groupe), à quoi bon encore sortir de nouveaux albums ? La discographie est suffisamment étoffée pour varier les setlists en cours de tournée et, finalement, le groupe n’a plus rien à prouver. Difficile de faire plus rapide, de cogner plus fort. Mais la vraie difficulté réside dans la capacité à rester à un niveau de qualité suffisamment élevé pour étouffer dans l’œuf tout risque de lassitude.

Bref, avec TerrorVision, Aborted nous propose un album dans la pure lignée de son prédécesseur. D’aucuns estimeront que la bande à Sven se contente de vivre sur ses acquis et de nous proposer une copie-carbone de Retrogore. En quelque sorte, ce n’est pas tout à fait faux, tant les albums présentent des similitudes dans les aspects visuels et musicaux, mais il n’empêche que TerrorVision comporte son lot de morceaux efficaces en diable. Et puis, quand on voit la cohorte de groupes qui font de même, mais en diluant petit à petit leur propos pour en être réduits à proposer une bouillie tiédasse (ouais Kataklysm, c’est toi que te regarde), je ne peux que reconnaître qu’Aborted a beau nous servir la même soupe régulièrement, elle est toujours aussi goûteuse.

Aucune surprise, certes, mais une fougue intacte. Voilà comment résumer TerrorVision. Je n’étais pas venu pour être surpris. J’étais venu pour une dose de blast, et j’ai été servi.

Mister Patate (8,5/10)

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Century Media Records / 2018
Tracklist (45:02) 1. Lasciate ogne speranza 2. TerrorVision 3. Farewell to the Flesh 4. Vespertine Decay 5. Squalor Opera 6. Visceral Despondency 7. Deep Red 8. Exquisite Covinous Drama 9. Altro inferno 10. A Whore d’Oeuvre Macabre 11. The Final Absolution