Alors que la majorité de la scène Black Metal actuelle chante à la gloire de son ami imaginaire maléfique ou prend des poses constipées en avançant à qui veut l’entendre que sa couleur de peau lui donne une valeur supérieure aux autres, Death Karma exploite à nouveau un créneau intéressant, celui de la mort et, en filigrane, des rites funéraires.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce thème est exploité à merveille. Que ce soit au niveau des visuels pour chacun des rituels (ceux qui n’ont pas acheté l’album peuvent les découvrir dans la vidéo Youtube officielle) ou au niveau des ambiances, Death Karma a fait un véritable travail d’orfèvre. Percussions tribales sur « Voodoo », mantras sur « Sky Burial », cette intro épique et mélodique pour « Ship Burial »… Ces petits ajouts apportent vraiment un plus et démontrent une maîtrise particulièrement impressionnante de la part du groupe. Si je devais faire la fine bouche, je reprocherais à « Pharaohs » une immersion moins marquée que sur d’autres morceaux, comme si le groupe n’avait pas osé se lancer dans un trip à la Nile.

Vu le CV des gars (ils officient aussi chez les excellents Cult Of Fire), j’étais assez confiant quand un lecteur m’a recommandé de me pencher sur le cas de Death Karma. Mais cet album dépasse largement mes attentes. À l’instar d’un Kriegsmaschine, Death Karma s’écarte du Black Metal chiant pour nous proposer quelque chose de plus grand, de plus audacieux. Du grand art.

Mister Patate (9/10)

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Beyond Eyes Productions / 2018
Tracklist (51:06) 1. Haiti – Voodoo 2. Tibet – Sky Burial 3. Scandinavia – Ship Burial 4. New Zealand – Mongrel Mob 5. Egypt – Pharaohs 6. Indonesia – Tana Toraja 7. Czech Republic – Ossuary 8. Japan – The Sea of Silence Trees (bonus track)