Pride of Lion est une association un peu improbable entre un vieux routard de la scène AOR, le claviériste de Survivor, Jim Peterik, et un jeune chanteur, Toby Hitchcock, dont le talent fulgurant aurait incité Peterik à relancer un projet ancré dans le style AOR. Les propos dithyrambiques à l'égard de ce prodige pourraient laisser au premier abord quelque peu perplexe, le genre abondant en chanteurs de qualité. Et ce d'autant plus que les vocaux sur la majorité du disque sont partagés avec Peterik, ce dernier se consacrant avec bonheur aux voix les plus graves. 

Le démarrage du riff de « It's Criminal » semble lancer un album au premier abord inscrit dans la veine balisée des albums de Survivor, Puis quand la voix de Toby Hitchcock se pose à la suite de son aîné pour le refrain, elle dévoile d'emblée une aisance, une pureté et une puissance hors du commun. Le titre s'en retrouve plus que relevé, mais c'est sur le morceau suivant qu'Hitchcock dévoile l'ampleur de tout son registre (quatre octaves répertoriés). Il touche au sublime sur le break de « She's Gone », réunissant à chaque fois à donner la plus grande émotion en atteignant des notes si aiguës qu'on les croyait réservées avant tout aux prouesses exclusivement techniques. 

L'auditeur saisit alors, à la suite des titres « Interrupted Melody » et « Sound of Home », que ce premier essai va prendre la tournure d'un succès sans ombres. Que ce soient à travers des morceaux lents (le mélancolique « Prideland ») ou plus rock (« Love Is On The Rocks » et surtout le classique « Music and Me »), Jim Peterik témoigne d'une inspiration digne des plus belles heures de Survivor (l'ombre de l'œil du Tigre est bel et bien présente tout le long du disque). Et ce avec une constance assez surprenante : les capacités de Peterik de retrouver l'inspiration et la fraîcheur des meilleurs moments de la FM des années 80' étonne chez un musicien dont la silhouette serait plutôt celle d'un vieux briscard du style. 

Il est en effet bien dur de trouver des représentants des années 80, capables de conserver une vraie fraîcheur (car il ne s'agit pas là vraiment de novation) en ne se fourvoyant pas dans l'étalage de mélodies mille fois interprétées. S'appuyant sur l'organe et le talent hors du commun de son jeune acolyte, Jim Peterik devrait diriger son Pride of lions vers un futur très enviable. 
À la fois rassurant et impressionnant.

Baptiste [8,5/10]

www.myspace.com/prideoflions

Frontiers / 2003

Tracklist : 1. It's Criminal 2. Gone 3. Interrumpted Melody 4. Sound of Home 5. Prideland 6. Unbreakable 7. First Time Around The Sun 8. Turn To Stone 9. Madness of Love 10. Love Is On The Rocks 11. Last Safe Place 12. Music and Me