Tandis que les membres de Tristania laissent toujours planer le doute sur leurs capacités à surmonter le départ de Morten Veland, celui-ci nous sort déjà un deuxième opus, qui, disons le d'entrée, laisse un peu sur sa faim. Le seul véritable changement apporté à la formule du groupe réside dans le changement de chanteuse, c'est désormais la norvégienne Henriette Bordvik qui remplace Fabienne Gondamin, tout en étant releguée au second plan (le moins que l'on puisse dire c'est bien que ses parties de chant se limitent au strict minimum). 
A l'écoute d'An Elixir for Existence, la première impression qui domine c'est d'avoir affaire à une copie carbone d'At Sixes and Sevens (je concède tout de même un artwork plus réussi que pour le premier album).
Les mêmes riffs de guitares vrombissants, les choeurs, éléments électros et claviers pour l'ambiance, sans oublier les passages de violon… à tel point qu'on finit par se demander si l'on a bien calé dans la platine le nouvel album. Les vocalises de Morten sont toujours puissantes et bien placées, le groupe joue bien, et si l'on doit reprocher quelque chose au groupe, c'est bien l'absence de toute prise de risque sur ce nouvel opus…
Les plus rétifs au son concoctés par Terje Refnes à n'en pas douter feront grise mine et l'impasse sur cet album (il est vrai qu'à force cette recette risque d'en lasser plus d'un avec cette tendance à rendre les riffs de guitares un poil crasseux et le son de batterie froid, clinique et relégué à fond à gauche derrière les toilettes, et que ledit producteur applique sans sourciller à tous les groupes metal goth qui passent dans son studio).
Pourtant, l'album n'est pas mauvais au fond, le talent de composition de Morten Veland permet à Sirenia de se maintenir dans le haut du panier du genre metal sombre et symphonique… 
Mais l'on pourrait aussi reprocher à ce nouvel opus une tracklist organisée maladroitement (à mon goût), le cap des 5 premières chansons passées, l'album se révèle plutôt fatiguant à l'écoute. Cela étant il y a quelques morceaux de bravoure, comme "Voices Within" qui alterne passages violents inspirés du Black (et d'une efficacité redoutable) et moments plus intimistes avec les claviers, le violon et un chant féminin assez en retrait. Même chose sur "In my Darkest Hours", on l'on se dit qu'avec un autre producteur cette chanson aurait sans doute pu figurer dans les meilleures du genre. Du coup, l'absence de surprise, la production téléphonée… laissent la place à un album prévisible qui laisse donc sur sa faim… Le groupe et Morten Veland peuvent faire beaucoup mieux, en changeant de producteur pour le prochain album par exemple ? 
 
Hamster (07/10)
 
 
Napalm Records – M10 / 2004
 
Track listing (53:49)
1. Lithium and A Lover 2. Voices Within 3. A Mental Symphony 4. Euphoria 5. In My Darkest Hours 6. Save Me From Myself 7. The Fall Within 8. Star-Crossed 9. Seven Sirens and A Silver Tear