A_thousand_years_slavery2008En provenance de Suisse, formé par cinq musiciens de la région de Montreux en 2004, A Thousand Years Slavery est le premier groupe qui ne soit pas un projet de Vladimir Cochet à être signé sur son label Conatus Record. Après avoir sorti une première démo trois titres nommée « A true love my angel » en 2006, l’objet de cette chronique sera le premier EP du groupe nommé « A fury named Spartan », produit, mixé et masterisé par Vladimir Cochet (Mirrorthrone, Weeping Birth, Unholy Matrimony…) aux Lostin4tune Studio (Suisse). Au menu le groupe nous sert six titres dans un registre alliant Death mélodique à la suédoise et Metalcore.

Voilà pour poser le décor, mais attention, nous avons affaire ici à un groupe qui, malgré sa relative jeunesse, fait montre d’une personnalité bien marquée et d’une réelle maturité dans la composition. Cela étant dit, je ne vous cache pas que l’écoute de cet EP m’aura fait l’effet d’une bonne claque, tant la surprise est bonne, le genre de claque qui procure du plaisir au point qu’on en redemande si vous voyez ce que je veux dire. La première chose à mettre en exergue me semble être la production, un travail une fois de plus exemplaire de la part de Vladimir Cochet qui aura su trouver la recette pour concocter un son sur mesure, mettant en avant les diverses facettes exploitées par le groupe. Un son amenant une réelle impression de puissance pour les parties les plus brutale, mais un son assez clair et précis pour nous laisser apprécier les moments durant lesquels le groupe se laisse aller à des passages plus doux, sans être trop aseptisé.

Cette confrontation, ou cohabitation devrais-je dire, de la puissance et de la douceur est selon moi l’un des atouts du groupe qui arrive ainsi à nous proposer quelque chose de frais, de très mélodique et d’original. Placer un morceau aussi léger (dans le bon sens du terme) qu’ « Une étoile incandescente » en plein milieu d’un EP d’une teneur majoritairement Deathcore est une prise de risque qui démontre selon moi une réelle personnalité de la part du groupe, qui n’hésite pas à dévoiler une face… poétique et caressante, avec vocaux murmurés, dans un style qui généralement ne fait pas dans la dentelle. ATYS nous présente une galette dont le maitre mot est « nuances ». On conviendra que cinq titres sur six sont plutôt brutaux, mais placer un tel morceau sur un EP est à n’en pas douter, démonstratif d’une volonté, d’une propension à l’ouverture, celle là même qui rend cet EP si agréable à l’écoute.

Et aussi étonnant que cela puisse paraître, je dirais que les passages les plus aérés se mettent naturellement au service des passages les plus brutaux, alchimie d’un travail de composition intelligent oblige, pour leur donner encore plus d’impact. Et il ne s’agit pas là du seul trait de caractère qui tendrait à forger au groupe une personnalité particulière, puisque le travail sur les voix joue aussi énormément. Trois registre vocaux discernables : registre Death profond et puissant, un registre penchant plus vers le Black, rageur, venant en soutient du premier, et un registre clair élevant les lignes de chant sur certains refrains en apportant fraicheur et vitalité aux morceaux. Ajoutons à cela l’utilisation intelligente de guitares acoustiques pour donner encore plus de profondeur aux compositions comme sur la fin d’« Epicurean », une section rythmique percutante avec de très bonnes lignes de batterie et une basse bien discernable dans le mix, ainsi que certaines orchestrations bien efficaces amenant une légère touche épique, sans oublier une paire de guitariste inspiré faisant la part belle à des lignes mélodiques dans une tradition typiquement Death suédois. Le résultat est là, indéniable, fort convaincant, et tout simplement bluffant. Sachez que le groupe s’est attelé à la composition de nouveaux titres, dans l’optique de sortir un full -length fin 2009. Je n’aurais qu’une chose à dire pour clore cette chronique, chapeau messieurs pour cette excellente mise en bouche, je ne suis que trop impatient d’entendre l’album !

Sheol (09/10)

Site Officiel : www.conatusrecords.com

Myspace Officiel : www.myspace.com/athousandyearsslavery

Conatus Records / 2008

Tracklist (23:21 mn) : 1. Epicurean 2. Drastic oversleep 3. An eternal tree 4. Une étoile incandescente 5. A fury named Spartan 6. Betrayed flavour