arkhon-infaustus-orthodoxynTchht…test…tchht ..un deux…un deux… test. Ok ! J’avais peur que le contact ne puisse s’établir…Ici Sheol, à vous. Où suis-je exactement, je n’en sais rien…Il me semble qu’après quelques écoutes de ce nouvel album d’Arkhon Infaustus, je sois sorti de ma cuisine pour me perdre dans des profondeurs abyssales… Ah ben bravo les gars hein ! C’est du joli tout ça ! C’était une belle journée pourtant ; soleil, gazouillis printaniers et tout le toutim. Je me suis dit « Tiens, en préparant mon petit plat de légumes du soleil aux herbes de Provence, je pourrais m’écouter un p’tit album…Qu’est ce que j’ai dans mon stock de nouveautés ?? Ah ! Le dernier Arkhon Infaustus ! Allé emballé c’est pesé, play ! ». J’avais qu’une envie, c’était de me descendre tout ça rapido presto pour attaquer le dessert ; fondant au chocolat avec boule vanille, mon préféré.
Et là j’avoues que les choses ont pris une tournure inattendue. Les senteurs agréables de mon petit plat se sont vite évanouies pour laisser place à l’odeur du souffre, et la pièce s’est emplie d’une atmosphère poisseuse et profondément malsaine. Les couleurs joyeuses étalées dans mon assiette se sont muées en une sorte de boue immonde et repoussante, et mon appétit s’est barré vite fait en me faisant un doigt, comme s’il avait peur. Et je le comprend, je m’en vais d’ailleurs vous expliquer pourquoi de ce pas.

Ce nouvel album vient nous prendre par surprise. Orthodoxyn marque un renouvellement dans la musique du groupe ; les tempos se font plus lents, mais l’objet n’en devient que plus vicieux. La violence d’antan a laissée place à quelque chose de plus rampant, de plus contenu, mais de foutrement efficace. Les neufs morceaux composant cet opus doivent être pris comme un tout très homogène ; une sorte de longue ode à la gloire des ténèbres, qui se déploie peu à peu et nous entraîne toujours plus loi dans terres inhospitalières. C’est à coups de changements de rythmes et de tonalités, de guitares dissonantes et de vocaux versatiles qu’Arkhon Infaustus s’emparera de vous. 

Les vocaux sont particulièrement importants, ils jouent un rôle prépondérant dans l’atmosphère dégagée par Orthodoxyn. Jetez une oreille à « La particule de Dieu »… franchement angoissant avec ces voix qui s’enchevêtrent et qui répètent sans cesse les mêmes phrases comme des invocations. Du très bon travail. Les morceaux reposent sur des structures complexes et mettent en relief un travail de composition qui a dû être assez énorme. C’est certain que l’évolution par rapport à « Perdition insanabilis » est déroutante. Exit la machine à blast, le groupe a trouvé la recette pour donner naissance à une musique encore plus sombre et violente, mais tout y est plus diffus. Le malaise s’installe progressivement.  Orthodoxyn est lourd, Orthodoxyn est oppressant, torturé, dérangeant même, ce qui le rend très difficile d’accès, et c’est peut être là son seul défaut : certains auditeurs risquent d’être découragés et de lâcher l’affaire rapidement, et je les comprends. Cet album doit être apprivoisé, il requiert de la patience. Mais une fois la difficulté des premières écoutes surmontée, le plaisir est décuplé. Par contre la journée est plombée.
Ouai, c’est bien ce que je disais ; bravo les gars ! Comme disait l’autre « Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir ». Du coup, j’ai même pas pris de dessert…

Sheol (08/10)

www.myspace.com/arkhoninfaustusofficial

Osmose Production – Socadisc / 2007

Tracklist (49:00): 1.Trigrammaton 2.When they have called 3.Magnificat satanas 4.Behind the husk of faith 5. La particule de Dieu 6.Narcofili sancti 7.Evanggelion Youdas 8. Annunciation of the holy ghost 9. Orthodoxyn