Je dois avouer entretenir une relation très spéciale avec EDGUY. J'ai découvert et apprécié ce groupe dès le début et son premier véritable album Savage Poetry en 1995. Les allemands ont accompagné mon apprentissage de ce style musical et j'ai grandi comme métalleux avec eux. Malheureusement, comme pour nos premiers émois de jeunesse, la passion a petit à petit disparu et je n'ai jeté qu'une oreille distraite sur les derniers albums Hellfire Club (2004) et Rocket Ride (2006). J'ai été déçu car il me semble que les teutons tournaient en rond, ne parvenant même plus, à une ou deux exceptions près, à écrire des chansons créant l'enthousiasme. Par contre j'ai beaucoup apprécié les escapes solitaires du sieur Sammet avec d'Avantasia. Strange, isn't it ?

Ce huitième album allait-il me réconcilier avec EDGUY ? Coupons court à tout suspens, la réponse est OUI ! Dès la première chanson (et premier single) le groupe prouve son savoir faire et nous délivre une petite pépite heavy. Les mélodies sont catchy, Sammet est très en voix, ses comparses ne sont pas en reste et font feu de tout bois. Cette bonne impression se confirme titre après titre. On sent que le groupe a de la bouteille et sait utiliser toutes les ficelles pour pondre des chansons très agréables. On peut applaudir ou regretter cette « facilité ». Personnellement j’adhère. Les délires « humour potache » poussés à leur paroxysme sur le précédent CD ont disparus à l'exception du titre bonus de l'album en forme de clin d'oeil.

Les chansons de ce Tinnitus Sanctus sont en majorité assez rapides (« The Pride of Creation », « Speedhoven »…), on ne trouve qu'une ballade (assez ratée d'ailleurs) « Thorn Without A Rose ». La production est comme d'habitude excellente, rien à redire de ce côté là. Chaque musicien offre une prestation très sérieuse et appliquée. Sammet prouve encore une fois qu'il est l'un des chanteurs les plus doué de sa génération. EDGUY a su progressivement développer sa patte. Cet album ne changera pas la donne, les amateurs le resteront, les autres passeront leur chemin.

Rien de bien nouveau sous le soleil, un album métal prévisible mais ce travail léché est très efficace et fait plaisir. On souhaiterait juste que les allemands prennent un peu plus de risques et nous étonnent vraiment. Ils ont très largement le talent pour cela.

Site Officiel : http://www.edguy.net/
Myspace Officiel : http://www.myspace.com/edguy

[7,5/10] Oshyrya

2008, Nuclear Blast

Tracklist : 01. Ministry Of Saints 02. Sex Fire Religion 03. The Pride Of Creation 04. Nine Lives 05. Wake Up Dreaming Black 06. Dragonfly 07. Thorn Without A Rose 08. 9-2-9 09. Speedhoven 10. Dead Or Rock 11. Aren't You A Little Pervert Too? (Bonustrack)