alicenine-vandalizeDe la soupe, voilà ce que nous vendent les japonais de Alice Nine, de la soupe. Autant être clair, lucide et précis, cet album ne mérite pas mieux. Quand les consommateurs sont les vaches à lait, les critiques se doivent de mettre un coup de fusil dans la tête du fermier sans trembler sur la gâchette… 
D’un point de vue strictement objectif et réaliste, il est plus que compréhensible que certains aiment, que certaines jeunes filles en fleure aux goûts musicaux encore jeunes et pures se laissent piéger dans les jeux de miroirs et d’apparences… Mais d’un point de vue artistique il n’existe strictement aucune raison de chercher à sortir la tête de ce groupe de l’eau, autant les noyer tout de suite et en finir avec le foutage de gueule médiatique si bien symbolisé par le début horripilant, transpirant le manque d’identité, de Kiss Twice, Kiss Me Deadly.
Le groupe fait tout dans ce troisième album pour se couler dans un moule créé avec soin par une maison de disque aux dents longues. Chacun des arrangements pue (c’est le terme) le mensonge et l’inexistence musicale, les racines Visual Kei sont bien loin et ne se retrouvent plus que dans de très rares passages, souvent inappropriés, comme dans Rainbows, qui reste malgré tout un des seuls titres de l’album qui ne donne pas envie de trancher la gorge des musiciens. De L’Arc-En-Ciel à Coldplay, tout est ici repompé, détruit, stérilisé et réutilisé, jusqu’à Subaru qu’on pourrait jurer être une version discount d’un titre des britanniques précédemment cités. On pourrait presque s’attendre à entendre Chris Martin débarquer pour donner un peu de crédibilité à cette vaste blague…
Entre pop, rock et metal, le tout aseptisé et recraché vers les disquaires, Alice Nine perdurent dans ce qu’il y a de plus dégoûtant dans l’industrie musicale en général et dans le mode de vie ultra-commercial qu’entretiennent les labels japonais en particulier. Avec déjà trois albums et des dizaines de produits dérivés, ce groupe ne mérite votre attention que dans un cas : vous en détourner le plus rapidement possible, ne serait-ce que par respect pour cet art qu’est la musique.

Necrotaupeslinger (01/10)

 myspace.com/alicenineofficial

La Baleine / 2009

Tracklist (54:42) :
01. The Beautiful Name 02.Hyakka Ryoran 03. Rainbows 04.Kiss Twice, Kiss me Deadly 05.Cross Game 06.Subaru 07.Www. 08.Drella 09.Mirror ball 10. Innocence 11.Waterfall