ethanbroshth-oblivionCe premier album ressemble à une copie de bon élève, Brosh étant passé par la prestigieuse école de musique de Berklee, comme nombre de shredders et de ténors du prog metal.
Si ce CD, instrumental et metal comme il se doit, tient la route, il n'échappe pas à certains défauts. Et si l'amateur de descentes de manche à grande vitesse goûte la virtuosité, bien présente ici, il se montre aussi plus exigeant ces derniers temps, le niveau technique général ayant progressé continuellement dans le genre.
Dans le bon côté de la balance, on peut citer le jeu impeccable d'Ethan Brosh, et sa capacité à faire chanter ses instrus, comme sur "The Hit Man", une compo de jeunesse. Autre bonus : les invités, rien moins de George Lynch et Greg Howe, probablement croisés tous deux lors de cours de guitare, connaissant leur implication dans la pédagogie. Sans oublier Mike Mangini (présent sur trois titres), qui bétonne les rythmiques de Steve Vai entre autres (et également prof à …. devinez !?). Et cerise sur le gâteau : production Chris Tsangarides (des tonnes de groupes hard, de Y&T à Ozzy en passant par Malmsteen, Thin Lizzy et Gary Moore). Ah j'oubliais : pochette Derek Riggs (eh oui, Maiden depuis 30 ans !).
Tant de clins d'oeil à l'univers classic metal pourront agacer. Mais Brosh a plus d'un tour dans sa housse. Capable de maîtriser les tempos lents ("Last Hope", à l'époque ou le musicien commençait à douter… ou l'atmosphérique "Blast Off"), il brille en acoustique, que ce soit dans le flamenco (l'intro de "Night City") et la guitare classique, dans une transposition d'un prélude de Bach. Compositeur à l'honneur aussi pour le final, avec cette fois en électrique avec l'adaptation de la Passion selon St Matthieu, une des oeuvres sacrées de Bach les plus magistrales.
On regrettera que faute de moyens peut-être, les programmations de batterie soient majoritaires, certaines très, très basiques. De même que la production un peu plate pourtant signée d'un grand nom…
Au moins remarque-t-on qu'Ethan Brosh n'a pas cherché à faire du metal oriental comme ses compatriotes israéliens d'Orphaned Land ou Amaseffer.
Avec un talent incontestable, ce brillant musicien possède une marge de progression rassurante, notamment au vu de mélodies toujours séduisantes. A moins qu'il ne cherche avant tout à trouver un boulot dans un groupe établi, ce qui n'a rien de méprisable.

David Taugis (07/10)

myspace.com/ethanbrosh

Magna Carta / 2009

Track list (44:15) 1. The Hit Man 2. Night City 3. Downward Spiral 4. Blast Off 5. Ancient Land 6. Illusion 7. In A Sentimetal Mood 8. Blade Runner 9. Last Hope 10. Bach Prelude No 04 11. Affliction