Judaspriest_atouchofevil_liveDécidément le Judas Priest reformé a quelque peu perdu de sa superbe même s'il faut admettre que le groupe plane à des hauteurs stratosphériques au-dessus de l'époque du mercenaire Ripper Owen. Angel Of Retribution avait quelque peu déçu les attentes même s'il est reconnu comme un album tout à fait honnête de Judas Priest. Quant à Nostradamus, sa longueur et son hétérogénéité qualitative suggéreront que le groupe n'a pas peut-être plus les moyens de ses ambitions tant au niveau des compositions de Tipton/Downing que de la voix de Rob Halford.

Ce constat a d'ailleurs été établi durant les derniers concerts de Priest : avec l'âge, Rob Halford n'arrive plus à atteindre certaines notes et a clairement perdu en puissance. Ceci est aisément compréhensible et d'ailleurs caractérise la plupart des chanteurs de hard rock en fin de carrière (Gillan ne chante plus « Child In Time » et Coverdale a dû stopper net la dernier tournée de Whitesnake pour des problèmes de voix). Et Halford a encore de beaux restes sur disque, surtout si l'on tient compte du fait que son chant est très exigeant en terme de performance vocale. 

Pourquoi alors produire un nouveau live du groupe sachant que dans ce domaine Judas Priest a produit des live incontournables à l'interprétation excellente (Unleashed In The East évidemment mais aussi le double live de la tournée de Turbo) ? Un des arguments avancés est que l'on ne propose sur ce Touch Of Evil Live que des morceaux rarement interprétés par le groupe ; et ce souvent parce qu'ils sont récents (par exemple « Hellrider » d'Angel Of Retribution ou deux extraits de Nostradamus). Ce choix implique que la setlist soit entièrement artificielle et il est évident qu'à l'écoute, on a l'impression d'entendre une collection d'extraits disparate même si ces morceaux ont été enregistrés récemment, lors des tournées d'un groupe toujours aussi rôdé. 

Il s'agit donc d'un disque consacré aux fans qui se délecteront de retrouver de nombreux extraits du bien-aimé Painkiller mais aussi l'indémodable « Eat Me Alive ». La plus grande réserve sera faite sur le chant de Halford, loin d'être toujours calamiteux (il fait une bonne prestation sur « Death » par exemple) mais parfois très à la peine, notamment lors des parties aiguës : le refrain de « Riding On The Wind » est devenu méconnaissable, quant au morceau « Painkiller », le groupe devrait admettre qu'il n'est tout simplement plus chantable par un vocaliste qui a bien dépassé la cinquantaine. Le registre grave ou médium (« Between The Realm Of Death ») convient à Halford mais plus les cris suraigus d'antan. Il faut l'acter.

Baptiste (07/10)

 

www.judaspriest.com

www.facebook.com/OfficialJudasPriest

Sony / 2009

Tracklist (59:52) : 1. Judas Rising 2. Hellrider 3. Between the Hammer and the Anvil 4. Riding on the Wind 5. Death 6. Beyond the Realms of Death 7. Dissident Aggressor 8. A Touch of Evil 9. Eat Me Alive 10. Prophecy 11. Painkiller