Revoici On The Rise après bien six ans d'attente. Rappelons à ceux qui n'auraient pas saisi au vol la première réalisation des Norvégiens, que le premier disque d'On The Rise fut alors un petit coup de tonnerre dans le monde de l'AOR, la musique de Terje Eide et de Bennech Lyngboe se situant avec bonheur entre Nelson et Toto, conservant sans doute le meilleur de ces deux références. L'AOR et le rock mélodique étant devenu un genre complètement mineur, le succès fut d'estime malheureusement. C'est sans doute la maigreur de l'audience qu'eut ce premier essai qui explique qu'On The Rise rentra plus ou moins en sommeil pour réapparaître donc en 2009 pour ce Dream Zone un peu inespéré. Quel bilan peut-on tracer de cette attente et du long travail de réalisation du deuxième disque d'On The Rise ?

Le premier constat s'attachera au line up : On The Rise est réduit à être le projet d'un seul homme et c'est Terje Eide qui est devenu la cheville ouvrière d'un groupe qui a vu le départ de Bennech Lyngboe. Eide chantant bien et se montrant un guitariste très talentueux, on pouvait ne pas s'inquiéter. Or, a contrario de ce que l'on pouvait penser, l'absence de Lyngboe se fait cruellement sentir. Outre se montrer un chanteur supérieur à Eide, Lyngboe permettait une alternance des voix qui faisait partie de l'alchimie du premier opus d'On The Rise. Ici, les vocaux sont plaisants et les refrains souvent bien fichus (« Dream Zone » par exemple ou « In The Line Of Fire »), mais manquent un peu de relief. Certaines lignes de chant me paraissent un peu banales et passe-partout, notamment en fin de disque.

On se consolera en remarquant la qualité des parties de guitare très travaillées par Eide : la qualité des mélodies, l'équilibre fournit par des rythmiques péchues mais pas pour autant agressives – tel veut le genre – et surtout les interventions en solo constituent des points forts du disque. On insistera sur la qualités des solos interprétés : Eide allie aisance, fluidité, mélodie et toucher dans un ensemble très personnel. Sur ce point on conseillera notamment l'écoute du solo d'« Alive » qui satisfera les amateurs de tapping et de vibrato. Il est donc dommageable que les chansons adoptent un format, une durée et une structure très ramassés et en fait un peu conventionnels, bridant l'inventivité musicale. Le carcan des trois-quatre minutes est sur ce point un peu gênant. 

Il s'agit là des reproches d'un amateur un peu déçu après six longues années. Le novice goûtera plutôt une réalisation à l'interprétation exemplaire et à la qualité d'ensemble irréprochable. Qui lui donnerait tort ? 

Baptiste [7/10]

 

Site Officiel

Frontiers / 2009

Tracklist (46:23) : 01. Lifeline (3:15) 02. Lost Your Track (4:19) 03. Dream Zone (3:59) 04. Edellyn (4:53) 05. Alive (3:52) 06. In The Line Of Fire (3:15) 07. Get Out Of Here (3:32) 08. Fly Away (4:38) 09. No Time To Lose (3:43) 10. Why Wait Another Day (4:50) 11. Tomorrow Never Dies (3:48) 12. Howling At The Moon (3:32) 13. Find A Way (Bonus Track) (3:06)