Oshy_-_22032010_-_BurzÉtait-ce vraiment nécessaire ? Peut-on trouver une raison valable (autre que celle du remplissage de poches) à ce retour de Varg Vikernes, 11 ans après son dernier album ? Ces questions me taraudent depuis l’annonce de la sortie de Belus, l’opus censé marquer la résurrection de Burzum. Au cours des années 90, Varg sera pour ainsi dire passé par toutes les étapes « obligées » de la seconde vague du Black Metal norvégien : sortie de plusieurs albums accédant rapidement à un statut « culte », démêlés avec la justice, incendies d’édifices religieux, meurtre et prison… Grandeur et décadence d’un groupe qui aurait pu mourir de sa belle mort, sombrant dans l’oubli des geôles norvégiennes…

Cependant, Varg ne l’entendait pas de cette oreille, et il ne lui aura pas fallu très longtemps pour revenir sur le devant de la scène : à peine sorti de prison, voici qu'il annonce Belus, l'album de la renaissance pour Burzum. Fans ou détracteurs, tous l'attendaient au tournant, curieux de voir comment sonnerait ce nouvel opus et si Varg, comme ses confrères norvégiens, avait également décidé de faire évoluer son groupe (ou plutôt devrais-je dire projet) vers d'autres sonorités…

Belus débute avec "Belus' Død", qui n'est autre qu'une réinterprétation de "Dauði Baldrs", et la surprise est de taille : Burzum renoue avec le Metal. Certes, ce retour à des sonorités plus métalliques était pour ainsi dire certain, après deux albums uniquement composés à l'aide d'un clavier, mais il n'empêche que cela fait son petit effet. Malheureusement, il faut rapidement déchanter.

En effet, Burzum a beau nous proposer en quelque sorte ce qu'il nous proposait déjà à la "grande époque", on sent Varg fatigué, émoussé, comme si ces années sans processus de création musicale avait miné petit à petit son talent. Son chant, par exemple, n'est plus que l'ombre des hurlements déchirants qu'il poussait sur ses précédents albums, et ses boucles de riffs lancinants semblent bien ternes…

Terne : voici le mot qui décrit le mieux ce nouvel album. Sans pour autant être un échec cuisant, Belus n'est malheureusement qu'un album moyen. La déception aurait peut-être pu être un peu moins marquée si le tout avait joui d'une production plus forte et moins étouffée (d'autant plus que les gars du Grieghallen ne sont pas des manchots)… mais je parierais bien ma chemise que Belus n'est que le premier album d'une nouvelle série.

Mister Patate (05.5/10)

www.burzum.org

Byelobog Productions / 2010

Tracklist (50:30 mn) 1. Leukes Renkespill (Introduksjon) 2. Belus' Død 3. Glemselens Elv 4. Kaimadalthas' Nedstigning 5. Sverddans 6. Keliohesten 7. Morgenrøde 8. Belus' Tilbakekomst (Konklusjon)