AbWill_2010Je mettais un point final à ma chronique du précédent et premier album d’Abigail Williams In the Shadow of a Thousand Suns en criant à qui voulait l’entendre qu’il s’agissait là d’une petite bombe et que le groupe avait un potentiel énorme qui laissait entrevoir un future radieux s’il poursuivait sur sa lance….maintenant, j’ai juste envie de dire… « Hé merde, je l’avais pas vu venir celle-là ! ». Mes remarques sont toujours valables pour l’album précédent, que je viens de réécouter, et pour le line-up d’époque qui avait un sacré potentiel. Malheureusement aujourd’hui le groupe n’est plus le même, et les changements et autres remaniements du line-up sont tellement conséquents qu’il faut écouter ce second album comme celui d’un nouveau groupe…Pour tout dire, je pense même que le groupe, ou ce qu’il en reste, aurait mieux fait de poursuivre l’aventure en changeant de nom.

Bref, je vais pas refaire l’historique des départs, des arrivées et des changements de poste au sein d’Abigail Williams depuis In the shadow of a thousand suns, parce que ce serait une perte de temps inutile et que j’y passerai ma soirée…j’ai juste envie de dire qu’In the absence of light est une vraie grosse déception pour moi, qu’il ne poursuit pas du tout sur la lancée du précédent album, et que l’enthousiasme retombe un peu comme quand on voit une super nana de dos, et qu’on se rend compte plus tard, quand elle se retourne, qu’elle a de la moustache, qu’elle louche et que…ben merde alors, c’est un homme !

Bref, grosso modo, Abigail Williams a carrément changé de registre d’un album à l’autre en passant d’un excellent Black Metal sympho grandiloquent et brutal aux forts relents Death, très prometteur et franchement bien fait et inventif (j’utilisais comme points de références pour le premier album des groupes comme Dissection, Misteltein, Emperor ou Fall ov Serafim, aujourd’hui on en est très loin) , à un de Black old school très vaguement sympho ayant perdu toute sa hargne et sa modernité en ayant mis totalement de côté sa forte accointance avec un Death/Black à la Dissection, en ayant tiré un trait sur quelques lignes de chant clair, et ayant l’air de sortir avec quinze ans de retard…Quel dommage, de passer ainsi du statut d’outsider à celui de suiveur nostalgique des années 90 noyé dans la masse …Rien n’y fera, le mixage très classique de Peter Tägtren ne changera rien, malgré quelques bons passages, je ne reconnais absolument pas Abigail Williams, je ne retrouve absolument pas le même impact, la même énergie , la même impression de grandiloquence brute et de folie amenée par les arrangements et les voix, et donc le même intérêt …Le mixage contribue fortement à tous ces changements, puisque par exemple, la voix n’est absolument pas traitée de la même façon. Il reste certes un fort arrière gout d’Emperor des débuts (On aurait pu donner pour sous-titre à cet album « A tribute to Emperor’s Nightside eclipse »…), et le travail est fort bien exécuté, mais on voit ça tellement souvent depuis In The Nightside Eclipse que ca me laisse de marbre. Bref, je n’irais pas plus loin dans la descente, ce second album n’est pas mauvais, il juste est extrêmement décevant EN COMPARAISON DU PREMIER ALBUM qui envoyait du lourd à chaque instant. La surprise va être énorme pour ceux qui ont aimé le premier album et qui attendaient celui-là : on a l’impression de marcher à l’envers et d’écouter là le premier album d’un groupe de Black ayant débuté sa carrière en 1994, In the shadow of a thousand suns jouant ici le rôle du cinquième album sorti douze ans plus tard…Etrange démarche ! Il s’agit là évidemment d’un choix délibéré du groupe, qui devra assumer jusqu’au bout en étant conscient qu’il ne s’adresse plus tout à fait au public qu’il a gagné avec le premier album.

Au revoir Trym, au revoir Ashley la claviériste bien balancée, au revoir enthousiasme symphonique et grandiloquence, au revoir promesses, au revoir Abigail Williams, tu n’es plus qu’un doux souvenir au goût qui me laisse un goût amer…

Sheol (04.5/10)

 myspace.com/abigailwilliams

Candlelight Records / 2010

Tracklist (49,52min) :
1. Hope the great betrayal 2. Final destiny of the gods 3. The mysteries that bind the flesh 4. Infernal divide 5. In death comes the great silence 6. What hells await me 7. An echo in our legends 8. Malediction