deprofondis-bleakC’est un géant qui se dresse devant nous, massif et puissant, mais tout en subtilité pourtant. C’est un brouillard issu de la scène underground anglaise qui se fond dans nos esprits et conquiert les scènes du monde entier. C’est une découverte, qui sans révolutionner notre environnement, vient se placer dans cette catégorie des disques qui donnent le sourire et laissent un souvenir tangible bien après que le son nous ait traversé.
Un géant massif donc que ce De Profundis, qui offre un second album mature, précis et opaque. Un disque volontaire et entreprenant, des compositions lourdes et tangibles.
L’intro ne fait que nous inviter vers un son qui ravive dans nos esprits dès les premières secondes l’univers suédois d’Opeth, la sobriété extravertie anglaise du black metal précis. C’est une approche progressive qui nous emmène à travers des morceaux longs et alambiqués, des breaks et des passages qui vous soulèvent pour mieux vous écraser.
C’est enfin une silhouette proche du doom que présente cette étrange créature.
Les premières minutes du disque ne peuvent laisser indifférent. Balançant dans des structures purement progressives revêtues de la rage du black metal, vous agrippant avec une voix dans laquelle les influences du doom-death british traditionnel font bien plus que flirter avec la violence toute contrôlée du Opeth de Blackwater Park.
"Ablaze in Autumn’s Fire" est un grand moment de découverte pour l’auditeur qui a déjà pu rencontrer le groupe dans leur premier album mais qui se voit maintenant emmené vers des paysages bien plus lointains et entreprenants. C’est la surprise de découvrir avec quelle consistance le groupe peut se permettre de nous guider dans des compositions dont la longueur ne vient jamais entacher l’intérêt, et c’est avec respect que l’on remarque à quel point la structure de l’album a été travaillée pour permettre un véritable enchaînement d’idées et d’ambiances.
Cease to Be est un véritable moment de prog qui, loin des voix gutturales, pourrait trouver son chemin, au son bien distinct, dans les plus sombres pensées de Dream Theater.
L’intermède qu’est Longing et qui revient au son acoustique rond et lourd découvert dans l’intro n’introduit que mieux à un « The Mourner » final résumant la vitalité du groupe alors que « Cold Is The Grave » en montrait la douce cruauté.
Le son de la basse fretless vient ajouter, indéniablement, une chaleur à la production déjà ample et lourde. Le disque attaque sans couper, s’impose massivement à notre écoute.
De Profundis nous montre avec cet effort la facette d’un groupe qui a force de travail a su réaliser un disque complet et important, un opus que les fans de black metal apprécieront certainement, et que les habitués du progressif écorché écouteront avec intérêt ; pendant que les adeptes du doom death trouveront assez d’ingrédients intéressant à ce condensé de froideur contrôlée pour lui offrir quelques écoutes bien méritées.

Necrotaupeslinger (08/10)

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Kolony Records / 2010

Tracklist (67:42) : 01. The ephemeral burden 02. Alaze in autumn's fire 03. Nocturnal splendour 04. Cease to be 05. Crimson black bleeding 06. Cold is the grave 07. Longing 08. The Mourner