L’évolution de Decrepit Birth du premier album ( …And Time Begins) au second (Deminishing Between Worlds) m’avait laissée sans voix… Le groupe passait d’un Brutal Death très brutal et somme toute assez classique, mais très bien fait à un Brutal Death technique bien plus nuancé et d’un niveau incroyable. Un nouveau groupe était né contre toute attente! Et pour être honnête, j’étais ravi de cette évolution tant le nouveau visage du groupe m’avais plu : je m’étais pris une claque monumentale, qui plaçait donc logiquement l’album ainsi que le groupe tout court en bonne place parmi mes groupes favoris dans ce style, aux côtés de Necrophagist et consorts par exemple.
 
J’attendais donc de pied ferme le successeur de l’énormissime Diminishing Between Worlds…quelle excitation au moment de la première écoute et des premières impressions qui sont souvent décisives! Voici ce qu’il en ressort : Polarity s’inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur, le style est désormais bien posé et on ne note donc pas d’évolution majeure entre ces deux albums.
 
L’ombre de Death plane toujours autant sur les compos de Decrepit Birth (on a parfois l’impression d’écouter le grand Chuck faire du Brutal Death technique !) mais l’on pense aussi à Cynic sur certains plans (dans une moindre mesure toutefois, par rapport au précédent album) et ce troisième album est, tout comme le précédent, d’une richesse et d’une virtuosité incroyable : à tel point qu’il est difficile de prétendre avoir fait le tour de l’album même après énormément d’écoutes, au casque ou avec la chaine. C’est simple, chaque écoute nous ouvre à de nouvelles subtilités et de nouveaux plans. Etant un grand fan de Death (le groupe) j’avoue que je suis aux anges en écoutant Decrepit Birth, car bien que l’influence soit encore très forte, le groupe va bien plus loin.
 
Pour différencier Polarity du précédent album, je dirais qu’ici la brutalité est légèrement revue à la baisse au profit d’une plus grande richesse mélodique et d’une plus grande finesse. Decrepit Birth semble, lentement mais surement, s’orienter vers un style plus mélodique et de moins brutal au fil des albums. Disons qu’ici, compte tenu du style, la brutalité est toujours présente bien entendu, mais elle est plus diffuse et plus subtile. La production joue pour beaucoup dans cette impression, elle ets bien meilleure que sur le précédent album : le traitement du son est parfait, très équilibré, et ne place pas la batterie trop en avant comme ce fut le cas pour le premier album par exemple, et le chant est travaillé de la même façon que sur le second album, moins typé brutal Death guttural et monocorde.
 
Sur Polarity l’équilibre parfait à été trouvé entre harmonie et technique, précision et brutalité. Bien que l’album ne dure même pas quarante minutes, il est bourré de subtilités et très dense, donc assez difficile à aborder. Due à une forte dose de technique, il est également, et comme son prédécesseur, assez hermétique. Mais je pense que de toute façon la demi-mesure n’est pas possible avec Decrepit Birth, soit on aime dès le départ, soit on n’accroche pas et on abandonne. C’est pourquoi ceux qui n’ont pas aimé le précédent album feraient mieux de ne pas s’attarder sur celui-ci.
 
Les détracteurs auront vite fait de poser une légion de détails qui peut rendre la musique de Decrepit Birth indigeste : trop de technique, trop de soli, un chant qui dérange, une influence de Death trop présente etc. Bref, quand on aime pas de toute façon les arguments sont facile à mettre en avant : je dirais que chacun à sa vision et ses attentes d’un style en particulier. En ce qui me concerne, j’ai trouvé en Decrepit Birth un groupe qui convient parfaitement à mes attentes, et Polarity ira rejoindre Diminishing Between Worlds au rang des must have du Brutal Death technique…BUY OR DIE !
 
PS : les chanceux qui auront la version physique de l’album bénéficieront en plus d’une cover du « See through dreams » de….Death sur laquelle je ne pourrais rien dire étant donné qu’elle n’est pas dispo sur la version transmise par le label.
 
Sheol (09/10)
 
 
 
 
Massacre Records/ 2010. Tracklist (38:29 min.) 01. (A departure of the sun) Ignite the tesla coil 02. Metatron 03. The Resonance 04. Polarity 05. Solar Impulse 06. Mirroring Dimensions 07. A brief odyssey in time 08. The quickening of time 09. Sea of memories 10. Symbiosis 11. Darkness Embrace