N'arrivant pas à rédiger de chronique « générale » sur cet album, je vais commencer par un exercice auquel je me livre rarement : le bon vieux « track by track » :

L'album commence gentiment par un « Empathy » qui met du temps à s'installer, mais passée la première minute et des poussières on rentre bien dans le truc. On attaque les choses sérieuses avec « All You Need to Know » et « Time to Live », certes classiques mais très accrocheuses, « All You Need to Know » plus dans le power metal et « Time to Live » plus dans le heavy-metal 80's. Petite baisse de régime pendant « To the Metal », qui est certes un hymne Manowaro-Priestien à la gloire du métal mais qui devient vite lassante (je dirais qu'il lui côté marrant d'un « Heavy Metal Universe », par exemple): c'est pour moi la chanson la plus faible de l'album, de loin… j'arrive à peine à m'amuser dessus à vrai dire. « Rise », passée l'introduction Maidenienne, est pas mal même si on sent le travail d'un batteur, pour ne pas dire d'un Dan Zimmermann: ça bourrine, à fond, mais ça manque de travail sur les harmonies.

En entendant l'introduction de « Mother Angel » on a l'impression qu'Hector [la mascotte de Hammerfall] va débarquer avec son marteau, ce qui signifie sans doute une influence Accept-ienne… mais je connais peu Accept, donc je m'abstiendrai de toute affirmation. Cette chanson semble hésiter entre tristesse et colère… c'est peut-être volontaire puisqu'elle a été écrite par Kai après le décès de sa mère, mais ça créé comme une barrière à travers laquelle il est difficile de passer pour l'aurditeur, quand bien même la chanson en elle-même est bien… ils trouveront peut-être « la clé  » avec le temps, s'ils continuent à la jouer sur scène.

« Shine Forvever » est le titre priestien de cet album, Kai chante tellement aigü au début que je me demande s'il n'a pas été aidé par l'électronique, mais peu importe ; le refrain est typique de ce j'appelle « le mumuse binaire de Gamma Ray  », Dirk nous montre de ci de là à quel point il sait bien jouer de la basse (normal il l'a composée)… au début elle fait un peu cliché, mais une fois qu'on a bien assimilé sa construction elle passe très bien. « Deadlands » est pas mal, mais fait un peu « cliché de Gamma Ray » : avec « To the Metal », c'est sans doute la chanson dont je me lasserai le plus vite. « Chasing Shadows » est typique de Henjo, à la fois bourrine et construite à partir d'harmonies à reprendre en choeur, passages instrus compris (et solos « miam »). « No Need to Cry » enfin, chanson écrite par Dirk en mémoire de son père… qui, vu le texte, souffrait peut-être de quelque chose comme Alzheimer ? Enfin peu importe: j'aime bien son côté « je ne me laisserai pas abattre », mais il y a un truc qui me chiffonne dans la composition… soit elle est trop longue soit ils auraient dû la rendre un poil plus complexe je dirais, même si elle est correcte.

On pourrait voir le verre à moitié plein en se concentrant sur les chansons un peu moins bien, en oubliant les excellentes. Pour ma part, il est très, très rare que j'adore un album depuis la première chanson jusqu'à la dernière, sans aucune réserve. Anciens albums de Gamma Ray compris, je précise. Il est encore plus rare que je m'agite sur ma chaise en écoutant un album pour la première fois, or là ça a été le cas… sur la plupart des chansons. Les bonnes chansons sont vraiment excellentes, les moins bonnes sont juste un ton en-dessous (sauf cette chère « To the Metal », donc) : c'est un très bon album de Gamma Ray, Polochon y'en a l'affirmer.

Polochon (8,5/10) 

 

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EarMusic / 2010

Tracklist (48:23) : 01. Empathy 02. All You Need to Know (feat. Michael Kiske) 03. Time to Live 04. To the Metal 05. Rise 06. Mother Angel 07. Shine Forever 08. Deadlands 09. Chasing Shadows 10. No Need to Cry