Se pourrait-il que l'armée Sabaton mette un genou à terre ? Se pourrait-il que les guerriers de Sabaton manquent d'inspiration ? Se pourrait-il que sous les treillis se cache un syndrome Hammerfall ? Ce syndrome qui voit décliner un groupe ayant eu un accès rapide aux plus hautes marches pour se casser la figure comme une merde en bas de son trône doré après des sorties très moyennes et pourtant régulières comme si aucun impact créatif ou commercial n'avait d'incidence sur la marche en avant de ces quelques soldats équipés pour combattre d'instruments de musique.

Les suédois de Sabaton n'ont pas encore atteint telle déchéance. Leur reconnaissance rapide et exponentielle suite à l'excellent Attero Dominatus les aura vu signer chez ce que certains considèrent comme une bête noire, à savoir Nuclear Blast. Pour aller à contrario de ces avis négatifs envers le label allemand, Sabaton nous ravissaient avec The Art of War, une bombe de power metal sans point faible. Mais voilà tout guerrier en treillis qu'ils sont, les Sabaton ne sont malgré tout que des hommes et cet état de fait a pour conséquence qu'ils ont eux aussi parfois des baisses de régime. Coat of Arms est le symbole de cette lourde chute dans l'estime que l'on peut avoir en un groupe.

Dans sa veine Power Metal, Sabaton est une entité solide et ne déroge pas à son style dans sa marche en avant irréversible. La formule demeure inchangée, toujours entraînante, comme jamais sympathique à écouter et pourtant à formule inchangée, formule qui s'essouffle. La dynamique des morceaux est toujours une constante, les refrains accrochent l'oreille, les solos ne sont pas à jeter et font parti de la bonne tenue des compositions. Le sempiternel intro/couplet/refrain/solo/couplet/refrain/final demeure de bonne tenue rehaussé par le chant toujours aussi prodigieux de Joakim Broden à la tonalité grave en adéquation parfaite avec les rythmiques puissantes du groupe. Les claviers revêtent toujours une importance non négligeable dans les saveurs sécrétées par Sabaton. Oui mais voilà les titres ne possèdent pas l'aura de certains de ses prédécesseurs donc Coat of Arms reste un album moyen qui ne transporte pas sur les champs de bataille comme auparavant. Seuls les claviers sur le titre éponyme, les choeurs de « Uprising », la vivacité de « Screaming Eagles », la dextérité déployée sur « Saboteurs » peuvent faire dresser l'oreille à contrario on ne retire rien du fade « Midway », du mid-tempo « The Final Solution » et ses claviers éventés, du très eighties « White Death » ou d'un « Metal Ripper » sans âme.

Alors pour répondre à mes premières interrogations, je vous le dis, Sabaton est en manque grave d'inspiration sur Coat of Arms. Espérons seulement que l'avenir leur sera plus radieux parce que là il y a de quoi s'inquiéter.

Clayman (05/10)

Site Officiel: http://www.sabaton.net/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/sabaton

Nuclear Blast / 2010

Tracklist (39:53 mn) 01. Coat of Arms 02. Midway 03. Uprising 04. Screaming Eagles 05. The Final Solution 06. Aces in Exile 07. Saboteurs 08. Wehrmacht 09. White Death 10. Metal Ripper