oshy_22012011_alterbridgAprès une reformation de Creed, un changement de label et une petite virée sous forme d’album et de tournée avec le Slasher pour Myles Kennedy, voilà qu’Alter Bridge nous revient enfin avec un troisième album plus qu’attendu. Enfin attendu, on parle ici évidemment des fans du groupe puisque nous sommes face à une formation qui a su aussi bien déchaîner les foules que provoquer l’inintérêt le plus total chez les auditeurs peu adeptes de ce style… Car si Alter Bridge fait bien tout pour se démarquer de son alter ego Creed, c’est avec la même bipolarité que chacun des albums du groupe sont accueillis par les amateurs de musique.

Pourtant il serait presque impossible de dire que ce nouveau disque après trois ans d’absence ne mérite pas une petite écoute. En effet la voix de Myles n’est allé qu’en s’améliorant et le travail de Mark Tremonti à la guitare est tout simplement phénoménal (une guitare d’ailleurs également bien plus prise en charge par Myles que sur les opus précédents).
Le groupe nous offre ainsi un album long mais compacte, une envolée surréaliste dans un autre univers développé par des lignes de chant splendides et des atmosphères qui seraient étouffantes si elles n’étaient pas empreintes d’une telle délivrance.

Des premières notes de Slip to The Void où le chanteur aux mille visages sonne étrangement comme un certain Jorn Lande jusqu’au dernier couplet de Words Darker Than Their Wings, le travail est abouti et convaincant. Si les deux singles que sont Isolation et All Hope is Gone ne sont peut-être pas les extraits les plus transcendants d’un disque foisonnant, ils tiennent pourtant la route, marquant avec brio les parties d’un chemin en quatorze titres qui nous emmène tour à tour vers la tristesse et l’espoir.
L’album se veut plus sombre, plus plombant que ses deux petits frères, et ce n’est que sur un troisième titre au nom pourtant peu rassurant de Ghost of Days Gone By que l’on trouve les premières sonorités qui nous laissent apercevoir la lumière : des riffs proches d’une scène alternative de la côte Est des Etats-Unis, un son maîtrisé et des envolées sur les refrains qu’on retrouvera par exemple sur d’autres titres comme Fallout, alors que la ballade Wonderful Life sait se faire entendre en évitant les écueils du genre et en restant solidement ancrée dans la thématique du disque.

ABIII se veut au final touchant et addictif, mais ne saura en aucun cas amener à lui les auditeurs que Blackbird avait laissé de marbre. Car si les signes distinctifs sont sans conteste présents, Alter Bridge n’a au final que peu changé sa formule et votre humble serviteur s’est même une fois retrouvé perplexe, s’étant endormi en écoutant ABIII et devant vérifier à son réveil lequel des albums du groupe il était en train d’écouter… Une anecdote qui en dit long mais en même temps si peu sur un disque qui saura vous procurer beaucoup de plaisir si vous décidez de vous y aventurer…

Necrotaupeslinger (08/10)

 www.alterbridge.com 

myspace.com/alterbridge

Roadrunner Records – 2010

Tracklist (66:07 mn) 01.Slip to The Void 02.Isolation 03.Ghost of Days Gone By 04.All Hope is Gone 05.Still Remains 06.Make It Right 07.Wonderful Life 08.I Know It Hurts 09.Show Me a Sign 10.Fallout 11.Breathe Again 12.Coeur d’Alene 13.Life Must Go On 14.Words Darker Than Their Wings