Def Leppard aura donc attendu plus de vingt ans pour nous proposer un premier album live, si l'on met de côté la vidéo filmée sur la tournée d'Hysteria, intitulée In The Round In Your Face. C'est dire que le groupe de Joe Elliot a sans doute un peu tardé avant d'enregistrer le live qui aurait saisi Def Leppard au sommet de sa carrière. Sur ce Mirror Ball, c'est la dernière tournée du groupe qui a été enregistrée avec évidemment Vivian Cambell à la guitare et non Steve Clark. Toutefois – et c'est peut-être son principal défaut – Mirror Ball tend à être le live qui aurait pu (dû) être enregistré pour la tournée Hysteria et l'on sent que le groupe l'a conçu comme tel. Ainsi il n'y a aucun extrait du premier album du groupe et que deux titres de High n' Dry alors que Slang, Euphoria et Now sont totalement mis de côté. 

Ce sont évidemment les cultissimes Pyromania (5 morceaux) et Hysteria (6 titres) qui sont extrêmement mis en avant, même si un petit coup d'œil sur le contesté Adrenalize est effectué par l'intermédiaire de « Let's Get Rocked » et « Make Love Like A Man ». Tournée du dernier album oblige, trois titres de Song From The Sparkle Lounge sont proposés ; ils sont franchement de bonne facture, à l'image du disque, mais on ne peut s'empêcher de penser que quelques perles d'Euphoria ou de Slang auraient été tout aussi bienvenues. Et ce d'autant plus que le groupe nous a infligé une nouvelle version de la gluante « Two Steps Behind » dont on se serait bien dispensé. Pour finir, de manière un peu étrange, le groupe nous propose trois nouveaux morceaux alors que les deux disques sont quand même très pleins. On remarquera l'excellent et très rythmé « Undefeated », si bon qu'on aurait très bien pu le placer sur le disque à venir du Léopard sourd. « It's All About Believing » tient bien son rang de sympathique face B, dans un style assez pop et mélodique. « King Of The World », composée par Rick Savage, est tellement influencée par Queen que cela étouffe les qualités du morceau. 

Voici pour l'architecture de ce double live. Qu'en est-il de son interprétation ? Et bien elle nous fera admettre que, d'une certaine manière, le groupe a bien fait d'attendre car il est impressionnant de maîtrise ici. On savait le musiciens du groupe très professionnels et exigeants avec eux-mêmes. C'est évidemment toujours le cas même si les grincheux remarqueront que Joe Elliott a certains problèmes dans les aigus, notamment sur « Hysteria » qui perd un peu de son panache. Il est heureusement secondé par des chœurs aussi maîtrisés ici qu'en studio, et qui donnent un énorme dynamisme à une musique franchement plus hard (c'est évident par exemple sur « Rocket » ou « Armaggedon It »). Ce n'est pas pour surprendre que les solos soient ici plus nombreux que sur les versions originales et l'on pourra goûter donc tout le talent de Vivian Cambell mais aussi surtout de Phil Collen qui semble totalement désinhibé. J'ai toujours regretté qu'il ne soit pas assez reconnu et ce live sera ainsi une nouvelle occasion de le découvrir. 

Malgré mes a priori de départ, je dois reconnaître que ce Mirror Ball va globalement bien au-delà des attentes. Il n'est peut-être pas culte, non, mais incontournable, oui. 

Baptiste [9/10] 

 

Frontiers / 2011

Disque 1 : 01. Rock ! Rock ! (Till You Drop) 02. Rocket 03. Animal 04. C'Mon C'Mon 05. Make Love Like A Man 06. Too Late For Love 07. Foolin' 08. Nine Lives 09. Love Bites 10. Rock On

Disque 2 : 01. Two Steps Behind 02. Bringin' On The Heartbreak 03. Switch 625 04. Hysteria 05. Armageddon It 06. Photograph 07. Pour Some Sugar On Me 08. Rock Of Ages 09. Let's Get Rocked 10. Action 11. Bad Actress 12. Undefeated 13. Kings Of The World 14. It's All About Believin'