Ce n'est pas le tubercule virulent de la rédaction qui va me contredire, mais en général, quand une chronique tarde à sortir, ce n'est pas bon signe. Exception faite de celles qui sont restées coincées dans les tuyaux à l'insu de notre plein gré.
Avec le groupe de Birmingham, il y a toujours un poil d'appréhension avant de faire le grand plongeon, d'autant que le groupe à encore une fois sorti un double album, à la durée imposante. Une heure et demie dans les tréfonds d'un Doom funéraire et abyssal. Il avait tout pour me plaire ce double album, d'ailleurs les âmes sensibles de la rédaction avaient décrété Esoteric instrument de torture officiel (chacun ses méthodes, mais un chroniqueur spécialisé uniquement dans le Heavy metal en spandex teuton après une séance d'écoute d'Esoteric, il rend ses chroniques en avance, et s'il le faut il invente des groupes pour rester occupé). Et pourtant ça coince, et il a fallu des séances d'écoutes intensives pour débusquer le malaise. 
Ce n'est pas la durée conséquente de l'album, quand on aime le Doom, ce n'est pas cet aspect qui pourrait rebuter, au contraire. Avec Esoteric on sait à quoi s'attendre, une apocalypse sonore qui s'étend au ralentit épaulée par une production massive. Les vocalises de Greg Chandler sont toujours aussi convaincantes (les hurlements sur Aberration hérissent les poils dans le bon sens). Quand le groupe enclenche le rouleau compresseur on se laisse broyer, et on en redemande.
Alors le malaise surgit, on se surprend à décrocher, à avoir une attention somme toute sinusoïdale.  Les parties atmosphériques, planantes n'accrochent pas, au point qu'on en est à attendre avec impatience le moment ou le groupe va en remettre une couche, c'est le cas sur Disconsolate. Quand Esoteric piétine les conduits auditifs, c'est irresistible. Est ce du à la moindre présence des claviers bien plus présents sur The Maniacal Vale ? Possible.  Le dépouillement avec des envolées à la sauce Pink Floyd et les solis de guitares, laissent un goût amer d'abus de sauce crème anglaise sur le pudding. Cela dit Paragon Of Dissonance possède à chaque morceau un passage intense et accrocheur. C'est tout le paradoxe de l'album qui laisse l'impression que l'équilibre n'a pas été totalement respecté. Une relative déception de la part d'un groupe qui nous à habitué à l'excellence en près de 20 ans d'existence.
 
Hamster (07/10)
 
 
 
 
Season Of Mist / 2011
 
Tracklist (93 minutes)
CD 1: 1. Abandonment 2. Loss of Will 3. Cipher 4. Non Being
CD 2: 1. Aberration 2. Disconsolate 3. Torrent of Ills