Il y a toujours une sorte de délire un poil mystique qui entoure le groupe depuis le départ de Max cavalera un soir de décembre 1996. Un délire qui oscille entre espérance de voir le reste du groupe s'en relever et nous sortir l'album qui enterre tout sans contestation possible, et incrédulité.
Kairos, 12ème sortie du groupe n'y échappe pas. Depuis Against on a sans doute tendance à attendre beaucoup et de se retrouver systématiquement déçu. Alors forcément le rythme cardiaque augmente d'un poil quand on apprend la signature du groupe chez Nuclear Blast, et que plus tard le label teuton proclame qu'on va se prendre en pleine tronche LE retour aux sources qu'on attend tel le messie d'une secte improbable.
Alors Kairos est il le messie tant espéré ? J'aurais réellement aimé pouvoir l'affirmer haut et fort. Malheureusement c'est un poil plus compliqué que ça. Kairos, comme son nom l'indique laisse encore un peu de place à un album entouré de concept, mais beaucoup moins que son prédecesseur. Kairos, le mot, est lui même un concept, "le temps de l'occasion opportune". Vous voyez le topo ? Non ? Dans ce ce cas reportez vous à l'histoire de la Grèce Antique, aux alentours du IVe siècle pour y voir plus clair. 
Pour en revenir à la musique, le concept en questions s'illustre par la présence de 4 interludes instrumentaux sobrement intitulés "2011″, “1433″, “5772″ et “4648". Leur utilité est très relative. Outre les interludes dispensables, on ne peut pas dire que l'album démarre sur des chapeaux de roues, un Spectrum lent comme un pachyderme qui ne reste pas en mémoire. Kairos n'est guère plus convaincant, ça défile, c'est pesant (même à un rythme plus soutenu la sauce ne prend pas), Andreas flatte la fibre nostalgique sur Relentless mais rien n'y fait, on frole l'ennui.
Jusqu'à cette reprise qui soulève une paupière de surprise, mais que vient faire cette inutile cover de Ministry ? Et puis le soufflé retombe. Mais ne lâchons pas le morceau, l'album décolle (enfin) avec le morceau "Mask", tout en puissance. Passons l'interlude et on enchaine une bonne série "Seethe" et "Born strong" déboitent. L'ambiance retombe avec un poussif "Embrace the Storm", heureusement suivi par un "No One Will Stand" qui ébourriffe, et en guise de final une reprise de Prodigy, Firestarter et un Point Of No Return qui méritait plus que le statut de titre bonus. Le retour aux sources est un brin présent, le groupe flatte la nostalgie en déterrant la période Beneath The Remains / Arise. Mais cela ne produit que partiellement son effet. Nous voilà avec 5 morceaux vraiment accrocheurs qui valent l'écoute.  Parmi les points forts de l'album, on retiendra une production au poil, orchestré par le fameux Roy Z. Le groupe s'est adjoints ses services tout en conservant le studio ou l'album précédent A-Lex avait été enregistré en 2009 (Trama Studios à São Paulo). Mais nous avons un paquet d'interludes à oublier, une reprise sans intérêt, contre une autre un poil plus intéressante, et une pelletée de morceaux à la limite de l'indigence. Dommage.

Hamster (05/10)

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Nuclear Blast / 2011
Tracklist (45:51) 01. Spectrum 02. Kairos 03. Relentless 04. (2011) 05. Just One Fix [Ministry cover] 06. Dialog 07. Mask 08. (1433) 09. Seethe 10. Born Strong 11. Embrace The Storm 12. (5772) 13. No One Will Stand 14. Structure Violence (Azzes) 15. (4648) 16. Firestarter [The Prodigy cover] [Deluxe Edition bonus] 17. Point Of No Return [Deluxe Edition bonus] + making of DVD [Deluxe Edition bonus]