oshy_11082011_Suicide_SilDire que le dernier Suicide Silence n’a pas suscité une vague d’enthousiasme au sein de la rédac est un doux euphémisme. Bon, au vu la moyenne d’âge de l’équipe et entre les indécrottables progueux, les fans de heavy traditionnel, nos amateurs de trucs bizarres et les vraies brutes de la rédac, il est clair qu’il était difficile de trouver un candidat rêvé pour se coltiner The Black Crown. Beh oui, Suicide Silence, c’est du Deathcore, de la musique de djeunz en quête de ramonage violent des conduits auditifs, des petits gars qui portent des t-shirts aux motifs fluos et ont les lobes d’oreilles distendus par des anneaux taille « jante alu 17 pouces ». Il fallait donc un être insouciant ou une ordure finie pour chroniquer cette nouvelle offrande du gang du Tatoué… Pas de bol pour eux, l’être insouciant était trop occupé à gambader dans les fleurs.

Sur The Black Crown, Suicide Silence fait de la merde générique. Voilà, c’est dit, pas de préambule, d’intro à rallonge ou de suspense, j’ai décidé d’adopter la technique « Columbo » : comme dans la série, dès la première minute, vous savez qui a fait le coup, ça plombe le suspense mais vous vous demandez quand même comment sera dévoilé le nom du coupable. Beh voilà, ici, c’est pareil : vous savez déjà que c’est de la merde, vous vous demandez seulement comment je vais vous expliquer cela.

En fait, Suicide Silence est le porte-étendard de toute cette mouvance Deathcore et ceci explique peut-être pourquoi je suis aussi radical avec eux. Prenez les autres groupes du genre : pourquoi irais-je perdre dix minutes de ma vie à coucher sur le papier une chronique d’un de leurs albums ? Suicide Silence était justement un des rares qui parvenaient à me faire hausser un sourcil en signe de surprise (une performance pour un groupe de Deathcore), mais l’étincelle a disparu au profit d’une soupe sans âme et peu inspirée. The Black Crown est une enfilade de plans Deathcore éculés et faussement brutaux… Les gars, il ne suffit pas de pondre un gros riff bien grave, de prendre une petite touche Djent (O.C.D.) et de se la jouer Faille de San Andreas sur la section rythmique pour être brutal, il faut des tripes, et The Black Crown en manque cruellement. Niveau textes, on frôle même le ridicule avec « Fuck Everything » qui semble tout droit tiré du journal intime d’un ado mal dans sa peau. Franchement, je pourrais me farcir un bol de soupe « alphabet » et chier de meilleurs textes que ça. 

Si le naufrage n’est pas complet, c’est grâce à l’apparition presque divine de Jonathan Davis sur « Witness The Addiction »… Mais ce n’est pas suffisant pour masquer le terrible manque de qualité de cet album. Pis encore, il met le doigt où ça fait mal : Suicide Silence est encore capable de nous surprendre, mais il préfère se vautrer dans le Deathcore de base. Un beau gâchis.

Mister Patate (01/10)

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Century Media Records / 2011     
Tracklist (39:19)  01. Slaves to Substance 02. O.C.D. 03. Human Violence 04. You Only Live Once 05. Fuck Everything 06. March to the Black Crown 07. Witness the Addiction (feat. Jonathan Davis of KoRn) 08. Cross-Eyed Catastrophe 09. Smashed (feat. Frank Mullen of Suffocation) 10. The Only Thing That Sets Us Apart 11. Cancerous Skies