oshy_29052011_SymphonSYMPHONY X est un groupe extraordinaire. Sa discographie est sans tâche et les américains, ont un style, une patte, reconnaissable entre mille. Paradise Lost, le précédent opus des américains date de 2007 et nous ne pouvions que nous languir d'un nouvel album. C'est chose faite dans quelques semaines via un Iconoclast plein de promesses. Eliminons tout de suite les choses qui fâchent: la pochette. Elle est franchement laide et pas à la hauteur du talent de SYMPHONY X. On pouvait légitimement penser qu'en choisissant à nouveau Warren Flanagan (Watchmen, The Incredible Hulk, 2012) qui avait signé le très bel artwork de Paradise Lost, ils seraient à l'abri de ce genre de mésaventure mais non. Le dessin n'est pas très fin, les couleurs sont tristes bref c'est raté.

Après ce coup de gueule, concentrons-nous sur la musique. Pas de temps mort chez SYMPHONY X qui nous assène dès l'ouverture de l'album la composition éponyme, un titre fleuve et ambitieux de près de 11 minutes. Le son est bourrin à souhait, ça tabasse sévère dès les premières notes. Les ingrédients si savoureux sont déjà bien présents: les rythmiques si typiques de Michael Romeo, complexes, tranchantes comme des lames de rasoirs, la frappe de mule de Jason Rullo, les nappes aériennes de Michael Pinella… Musicalement les américains placent immédiatement la barre très haute et s'en donnent à cœur joie. L'atmosphère générale est oppressante, lourde et poisseuse. Le chant toute en puissance, méchant, vindicatif de Russell Allen fait le reste et fini d'achever l'auditeur extatique. Les brûlots « The End Of Innocence » et « Dehumanized » déjà dévoilés aux fans finissent d'enfoncer le clou.

L'album est très très très lourd et agressif. Bien sûr les touches progressives sont toujours bien présentes via les multiples interventions des claviers mais SYMPHONY X durcit encore le ton, on est assez éloigné d'un V gorgé d'orchestrations et de passages plus doux. Il faut attendre la dernière composition « When All is Lost » pour voir le tempo baisser. On se trouve alors en présence d'un titre assez proche d'un « Candlelight Fantasia » ou « The Accolade » (The Divine Wings of Tragedy en 1997). Tout le reste de l'album n'est que violence, et fureur. Les natifs du New Jersey ont essayé de contrebalancer cette agressivité en soignant particulièrement les refrains pour les rendre presque catchy malgré le déluge de décibel (« Electric Messiah » ou encore « Prometheus »).

Techniquement c'est comme d'habitude, rien à redire, le son et la production sont très bons, les musiciens font preuve d'une classe et d'une virtuosité technique écœurante. Sur la longueur certaines compositions se ressemblent un peu mais cela de toute façon largement au dessus du lot.

J'ai été un peu déçu par ce Iconoclast lors de mes premières écoutes. Ce nouvel album reste très classique pour SYMPHONY X, la continuité est nette avec Paradise Lost, pas de révolution ni de surprise ici. C'est un peu dommage. L'ensemble est un peu moins accessible et il faut laisser du temps pour que les compositions prennent une ampleur nouvelle, écoute après écoute. On attendait un petit peu plus, mais vous passerez de bons moments avec un très très bon album.

Oshyrya (08/10)

 

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Nuclear Blast / 2011

Tracklist (62:58 mn) 01. Iconoclast 02. The End Of Innocence 03. Dehumanized 04. Bastards Of The Machine 05. Heretic 06. Children Of A Faceless God 07. Electric Messiah 08. Prometheus (I Am Alive) 09. When All Is Lost