Les italiens de BEJELIT vont avoir d’ici quelques semaines la chance de leur vie, l’occasion de se faire un nom sur la scène métal européenne. Cette grande opportunité, espérée depuis si longtemps, va se matérialiser sous la forme d’une tournée en première partie de RHAPSODY OF FIRE. Touchant un plus large public, les transalpins vont défendre, le couteau entre les dents, leur quatrième album, Emerge.

Le groupe existe depuis le début des années 2000 et a déjà édité trois opus: Hellgate (2004), Age of Wars et You Die and I (2010). Le groupe progresse album après album et enchaine un maximum de concerts pour accumuler de l’expérience. Malgré l’adversité, BEJELIT parvient à sortir de ses frontières nationales et a proposé de solides performances en 2008 et 2011 au Metal Camp festival en Slovénie.

Le power métal des transalpins est un mélange hétérogène d’influences multiples tant au niveau des ambiances que des rythmes. BEJELIT s’amuse à mélanger transitions mélodiques (voir folk sur « Dancerous ») et passages presque trash. En tout cas, ils ne sont pas là pour amuser la galerie et alignent pied au plancher les brûlots rapides et incisifs. Des nappes de claviers ici et là adoucissent le propos entre deux déflagrations plus brutales. Les compositions sont assez touffues pour ne pas dire bordéliques, il est souvent périlleux de trouver une ligne mélodique directrice et j’ai souvent perdu le fil. Les refrains ont été soignés mais cela ne suffit pas toujours. Le chanteur est expressif, puissant mais son accent est un peu trop prononcé à mon goût, dommage.

BEJELIT a essayé de d’introduire des éléments originaux dans sa musique comme cet accordéon sur «Dancerous» mais la démarche est très maladroite. Emerge est assez long et tient assez mal la distance. L’intensité va decrescendo et la fureur des débuts laisse place à un visage beaucoup plus mélodique, avec chœurs et orchestrations. Cette dualité est assez étrange comme si le groupe n’avait pas su choisir entre douceur et violence.

Bien que très brouillon, Emerge laisse entrevoir un beau potentiel pour BEJELIT. Il sera intéressant de vérifier le mois prochain si ces espoirs se concrétisent sur scène. Avec un peu plus de rigueur et de cohérence, les transalpins pourront sans aucun doute séduire un nouveau public.

[6,5/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.bejelit.com/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/bejelit

 

2012, Bakerteam Records

Tracklist (66:50 mn) 01. The Darkest Hour 02. C4 03. Don't Know What You Need 04. Emerge 05. We Got The Tragedy 06. To forget And To Forgive 07. Dancerous 08. Triskelion 09. Fairy Gate 10. The Defending Dreams Battle (Aruna's Gateway) 11. Deep Water 12. DefCon/13 13. Boogeyman